un ibis, un vrai |
J’ai envoyé
mon collègue la chercher.
Ce qu’il y a
de bien là-bas, c’est que même 10 jours après ils me l’ont gardée. Ils l’ont
stockée dans la chambre froide du restaurant chinois. Ne me demandez pas
pourquoi. Mon collègue qui avait froid et se faisait une joie de se réchauffer
était déçu qu’elle soit gelée, pas qu’elle soit violette avec des pompons roses
(j’ai des drôles de collègues). Il l’a mise.
Mais ce
n’était que partie remise.
J’y suis
retournée.
Ce qu’il y a
de bien c’est quand je vais là-bas, je gagne presque à tous les coups une nuit à l’hôtel.
Les gens
d’usine aiment commencer tôt. On démarre à 8h, 8h30 si on fait grasse matinée.
Le premier train pour Paris arrive à 9h07. Et commencer si tard c’est déjà un préavis de grève.
La soirée
dans le train ça veut dire « dîner avec le Monop Daily » ou quand
j’arrive trop ric rac à la gare « salade Starbucks ». Quand le train
démarre à 19h, je pleurerais presque la soupe de mon iMari (qui devient cuistot
du soir) et la soirée à la maison.
L’hôtel est
en face de la gare. Cela évite le taxi qui pourrait nous dire à 22h12 « je
regarde la fin de The Voice et j’arrive ».
Retour à mon
hotel Ibis Styles, le vrai l’unique. Je me perds dans les grandes chambres et
l’eau chaude met 20 mn à arriver. Je me réveille en sursaut dans les petites avec
la sensation que quelqu’un marche dans ma chambre et je pourrais entendre mon
collègue ronfler si tel était le cas. Heureusement au petit-déjeuner il y a une
machine qui fait du jus d’orange frais tout seul et des biscottes sans gluten.
J’ai évité
l’usine les dernières fois. Donc les chaussures de sécurité. Mais les gars
viennent en réunion à l’extérieur de l’usine avec leurs chaussures de sécurité.
Je me dis qu’avec le temps on doit s’y habituer et s’en servir aussi comme
pantoufles. Est ce qu’ils regardent la télé avec des bouchons d’oreilles ?
Il n’y a pas
beaucoup de choix comme « salle à l’extérieur » de l’usine, et donc
on était dans une salle à l’hôtel Ibis. Mais pas celui où on loge, un autre.
Pour une ville de cette taille, c’est assez incroyable, il y a 3 hôtel
Ibis : Le Style psychédélique avec les biscottes sans gluten, le Ibis
normal sur la zone industrielle avec une piscine (peut être que si je reste plusieurs
saisons il faudra que je reconsidère mon choix d’hôtel), et le Ibis Budget,
mais là je peux pas l’aspect "playmobil low cost " c’est au dessus de mes forces,
surtout après le soirée dans le train. Je vais finir par devenir une
spécialiste des gammes d’hôtel de la chaine Accor. Quand je pense que pendant
longtemps l’ibis était pour moi l’oiseau au long bec qui à défaut de voler se
promène librement dans les parcs de Sydney. Le retour sur terre est amère.
une grande chambre de l'hôtel Ibis |
Et comble de
l’affaire, ces hôtels sont très souvent complets. Je ne sais quel engouement
amènent les gens dans cette ville où les volets de toutes les maison sont
fermés à 19h et où les feux de signalisation clignotent dès 21h.
On use et
abuse de ruses pour réserver nos chambres. Qui eu cru qu’un jour je me couperai
en quatre, ferai du carme à un gars tout rond couperosé à fort accent pour
avoir une chambre dans un Ibis ?
Là bas, je
poursuis aussi ma découverte de la gastronomie française. Je me suis retrouvée
à déjeuner dans un restaurant (une brasserie locale pas du bas de gamme et pas
du gammé type Courtepaille). On était 20 à table, coincée entre que des
« patrons » à galons je n’ai pas pu faire la fine bouche quand on m’a
apporté mon entrée.
J’ai bien regardé la chose.
J’ai bien observé les autres : personne
n’a moufeté, ils ont tous tout mangé.
J’ai mis de
la moutarde dessus, de Dijon, bien forte.
Je l’ai
coupé en 4 et j’ai enfourné les grosses bouchées avec un peu de pain
Et j’ai
rapidement pensé à autre chose.
C’est le
lendemain que j’ai pris peur : quand au marché devant l’étalage de ma
charcutière je me suis rendu compte que ce que j’avais mangé la veille devait
être du pâté de tête.