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Le coeur sur la table - Binge Audio |
Ce n'est pas pour l'histoire, le plot. Dès le premier épisode, on sait qui est LE couple de la série, et qu'il faudrait toute la saison pour qu'ils soient enfin ensemble (ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants). Il enchaine les clichés, les tensions (sexuelles et belliqueuses - entre les hommes) avec les scènes de sexe là où il faut
Ce n'est pas non plus pour la beauté des acteurs (quoi que le beau héros black ténébreux ça se discute). Mais non, notre héroïne est une blonde fadasse à la voix aiguës, les frères sont passables. Bref pas de voyeurisme dans cette série.
Ce n'est en rien pour l'aspect historique. On n'y apprend rien sur l'histoire de l'époque, censée être sous la régence anglaise au 19ème siècle, ni sur les coutumes et les costumes. Il y a eu suffisamment d'articles sur le sujet relevant les anachronismes et les incohérences vestimentaires : pourquoi un corset alors que les robes ne sont pas cintrées et tombent droit à partir de la poitrine? est une des polémiques. Non résolues à ce jour.
Ce n'est ni l'histoire, ni l'Histoire ni les protagonistes. Alors?
8 épisodes d'une heure. Que j'ai regardés jusqu'au bout.
Le premier épisode : tard un soir, en me disant que ça me mettrait un fond sonore et lumineux pendant que je lisais vaguement. Un soir où je devais être bien fatiguée, et j'avais besoin d'un lavage de cerveau.
La vraie raison (en plus de la précédente) pour laquelle la chronique des Bridgerton mérite d'être regardée est que c'est une prise de conscience féministe.
Non, je vous rassure je ne vois pas le féminisme partout. Il est juste mis en exergue dans cette série par le décalage d'époque. Les mêmes questions se posent encore aujourd'hui pour les femmes. Les mettre dans une série et les transposer au 19ème siècle ne fait qu'un effet loupe.
Si aujourd'hui on a la possibilité de gagner notre vie (ce qui n'était pas le cas à l'époque), est-il possible, acceptable socialement de ne pas se marier? Ou de ne pas vivre en couple? De choisir de ne pas avoir d'enfant? D'avoir des enfants tout·e seul·e? La norme sociale de l'hétérosexualité, du mariage et des enfants laisse-t-elle le choix pour autre chose ?
Le choix de penser, d'écrire, d'exister sans homme, sans famille?
Sans revenir à Mona Cholet (sorcières, la puissance invaincue des femmes - où il y a des beaucoup de choses à redire, le style pour commencer, les chiffres ensuite ...), ce sont des questions où on l'impression qu'aujourd'hui on est totalement libre, on a le choix. Ce qui est probablement un leurre.