Faire ou ne
pas faire une rétrospective de l’année ?
Les Inrocks
ont consacré tout un numéro spécial (avec bien plus de pages que d’habitude) au
« best of de 2014 ». Les autres magazines, aussi j’imagine. Puis le
numéro de janvier est consacré à l’horoscope. Car on sait bien que tout ça se
vérifie et qu’une personne avertie en vaut deux, plus capable d’être sensible à
la sérendipité.
Rétrospective
pourquoi non ?
Parce que
cela ne sert à rien de regarder derrière.
Nul n’a
jamais pu prédire l’avenir à partir du passé
L’histoire
économique en est la preuve
Notre
histoire personnelle aussi, si besoin est.
Ca
enquiquine tout le monde le diaporama des photos de l’année, qui ressemble
d’ailleurs à celui de l’année dernière sauf que vous avez kilos et cheveux blancs
en plus.
La liste des
meilleurs tubes, films, livres, séries… est faite partout, par tous
Et j’ai
partagé les miens au fur et à mesure ou presque.
Il n’y a
rien à dire de plus donc ?
Et bien si.
Si vous
allez au delà de ces lignes, je ne vous épargnerai rien de ces moments qui ont
fait 2014.
Parce qu’une
rétrospective sert à voir le chemin parcouru, à se réjouir des bons moments, à
verser une (ou plusieurs c’est selon) larmes au passage, bref à se souvenir, à
se construire et à poursuivre.
2014, façon
impressionniste :
Roanne en
toile de fond, avec les joies du TER, la France « d’en bas », le pâté
de tête et le dialogue social d’anticipation, une expérience singulière entre
direction et syndicats pour « oser la France » et maintenir l’industrie
en France. Ce n’est pas rien, ça vaut bien quelques nuits à l’hôtel Ibis.
René Burri - Sao Paulo |
La mort de
René Burri que j’ai appris par mon iMari grâce à son iPhone un matin où j’étais
à Roanne et où tournait en boucle la mort du PDG de Total qui a complétement
occulté celle du photographe.
Et pourtant
ce dernier nous a plus donné à rêver que De Margerie.
Mes livres
et BD qui sont enfin sortis des cartons 4 ans après la Chine. Ils ont une place
de choix, au soleil, sur le palier des enfants. Je peux enfin les regarder, les
sortir, les relire, les partager, y revenir, me rappeler. Un vrai bonheur que
ce moment où j’ai du leur trouver une place sur chaque étagère, comment les
agencer : par couleur ? par taille ? par genre ? par ordre
alphabétique ?
Plus ou
moins au petit bonheur au final, le mien, et le vôtre quand vous passerez les
emprunter.
L’introduction dans nos menus des hamburgers et des pizzas. Tout « home made » par les enfants, mais quand même.
Et aussi les macarons de toutes les couleurs
Et le radis noir en salade.
Et le Dom Papa, un rhum juste divin qui vient des Philippines et qui se boit comme du petit lait.
Les WC d’en
bas. Là aussi, la fin d’année a vu l’avènement du lieu de plaisance. Depuis le
temps qu’on s’acharnait à rendre cet endroit respectable, il est désormais
accueillant!
Pour notre
plus grande joie: l’ouverture d’un Marks et Spencer Market Food à Luxembourg,
sur le boulevard St Michel. Comment avons-nous fait toutes ces années sans lui?
Christmas cake, cheddar et Lancashire cheese, Piccadilly et Worcester sauce,
ginger snap et digestive biscuits…
Sans oublier
le vin de Margaret Valley (Australia) ou le Marlbourough Bay (NZ).
Nous sommes
passés devant un soir entre Noël et Jour de l’An, nous revenions du Grand
Palais où nous n’avions pas fait les 3 hueres de queue pour l’exposition Niki
de Saint Phalle. Nous étions tellement contents de notre découverte (bien que
relative car il suffisait de passer devant pour le voir) que nous avons du nous
retenir de ne pas embrasser les vendeurs pour les remercier.
Ma reprise
en main de la cave à vins. Désespérée par son état d’abandon, angoissée par son
vide, j’ai rangé ce qu’il y avait, jeté les bouteilles vides, interdit le
Bordeaux (après avoir lu le reportage dans XXI), et me suis intéressée à ce que
je voulais y mettre. Je suis désormais abonnée à « 3 fois vin », qui
m’envoie tous les mois deux bouteilles, je passe chez mon caviste à la suite du
marché pour acheter des caisses, et je laisse des fortunes à la mère du copain
de ma sœur (véridique) pour qu’elle m’achète les mêmes Bourgognes qu’elle
choisit pour elle. So far, so good, mais ça ne se remplit pas aussi vite qu’il
faudriat pour calmer mon angoise, je bois trop. L’étape suivante est
d’installer des nouveaux casiers à bouteilles, je vais être limite en capacité
de stockage (donc je vais devoir boire encore plus).
Devenir mère
d’une adolescente. JE NE SUIS PAS PRETE !
Plus que
quelques centimètres et je suis la taille en dessous, je ne tiens déjà plus la
distance au crawl, ni à la course de vitesse. Je n’achète plus ses fringues si
elle n’est pas là, je ne me lève pas le mercredi matin pour l’accompagner à
l’école, et si elle ne claque pas encore la porte, l’insolence n’est parfois
pas très loin. Elle est payée quand on sort et qu’elle garde ses frères, mais
elle n’a pas le droit de mettre du vernis sur ses ongles pour aller à l’école
(je me demande pour combien de temps encore). Elle n’a pas encore demandé
d’aller au ciné avec ses copines car j’aime trop aller au cinéma même voire des
âneries, mais un jour je vais être sur le carreau.
Je ne suis
vraiment pas prête. Mon Imari qui a une forme de sagesse (peut-être grâce à son
Iphone) me dit que je ne le serai jamais de tout façon, autant y renoncer tout
de suite.
Une année où
j’ai encore dit « Oui ».
Je ne suis
pas une rebelle, c’est la triste vérité, je dis « oui » très souvent.
Je leur ai
encore dit « Oui ». En 2014, j’ai accepté de devenir associée dans
mon cabinet de fous. J’y suis la plus normale de tous, et ce n’est pas vraiment
rassurant. Alors en 2015, je passe du côté de la force obscure du Patronat. Et
ça me fait bien rire, mon compte en banque aussi.
Je ne vois
pas vraiment ce que ça va changer, sauf que j’ai enfin à ma main de quoi
changer le monde. Rien que ça.
Quand je
vous dis que je suis un super héros,
Comment pouvez-vous
encore douter ?
Préparez-vous,
préparons-nous, en 2015 à faire ce que nous pouvons pour changer le monde tel
qu’on le voudrait. C’est ce qu’on peut se souhaiter de mieux.
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