samedi 2 juin 2018

Quand vient LA question

Le Fontainebleau qu'on aime à 10 ans


18 mai, il n'est même pas encore 8h.
Et là j'ai LA question. 
Celle à laquelle je vais devoir répondre de nombreuses fois encore.
Celle où je vais devoir dire Non, trop souvent.
Celle où il pourrait, il en est capable, savoir seul ce qu'il faut faire, sans me le demander TOUS les matins.
18 mai, c'est tôt dans l'année. 
Si j'osais que compterais le nombre de NON, que je fais devoir dire.

"Non tu ne peux pas mettre un short pour aller à l'école, la météo ne le permet pas."
Jusqu'à la fin de l'année scolaire, après je lâche l'affaire.
Cette semaine, il fait beau.
Et j'ai pu dire oui!

C'est le même qui me dit le soir "ça s'annonce bien pour ma belle moustache! Quand je touche là, je sens un petit duvet". 
Il rêve d'une grande moustache, des belles bacchantes, fournies pas comme celles de Dali, arrondies, abondantes, presque envahissantes. 
Il y pense le soir en se couchant et vérifie que ça pousse bien.
Je n'ai pas osé lui dire que s'il avait la pilosité de son père, ce serait compromis.
Je ne sais pas où il va chercher ses idées.

Il a eu 10 ans et se réjouit qu'avec la dizaine il soit possible de monter devant dans la voiture.
Il a eu 10 ans et a vérifié s'il sentait mauvais sous les bras : "c'est à 10 ans qu'on doit mettre du déodorant?"
Il a eu 10 ans et pique le parfum de son frère, il essaie de le faire discrètement mais en met quelques sprays de trop
Il a eu 10 et s'est demandé s'il devait ranger ses legos, s'est dit qu'il allait les garder pour construire avec les legos techniques.
Il a eu 10 ans et fait le malin dans sa veste en jean.
Il a eu 10 ans et dort encore avec son doudou.

Il a eu 10 ans et je n'ai plus que des adolescents.

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