lundi 15 octobre 2018

A l'écoute

Tallin - Estonie

"Ce qu’il faut penser, ce qu’il ne faut pas penser ; ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire ; qui détester, qui admirer ; les causes à embrasser, le moment de s’en émanciper ; ce qui fait jouir, ce qui fait mourir, ce qui est digne d’éloges, ce qui ne mérite pas qu’on s’y arrête, ce qui est nuisible, ce qui est de la merde, comment garde l’âme pure. 
A croire que me parler ne pose de problème à personne Peut-être est-ce la conséquence du fait que depuis des années, mon expression suggère que j’ai besoin qu’on me parle. Qu’elle qu’en soit la raison, le livre de ma vie est un livre à plusieurs voix. Lorsque je me demande comment je suis arrivé où je suis, la réponse me surprend « en écoutant »."

Philip Roth – J’ai épousé un épousé un communiste

Il a fallu qu'il soit mort pour que je lise jusqu'au bout un livre de lui. Si j'aime son écriture, je n'aime pas ses histoires. Je ne les détestent pas non plus, elles me laissent je crois indifférente, c'en est une comme une autre. En son temps, je n'avais pas dépassée les trente premières pages de "La tâche".

Me parler ne pose aucun problème à personne, non plus. Plus jeune, je me suis retrouvée dépositaire de confidences que je n'avais jamais demandées. Des choses drôles, d'autres moins, parfois intimes, d'autres fois la narration faisait office d'introspection. 
Quelques soirées gâchées avec ça, je me revois coincée entre le mur et la table avec mon verre vide à la main, à écouter un monologue que je n'osais interrompre.
Des amitiés distendues après une série de confidences vite regrettées. Comment affrontée celle qui sait? C'est comme un miroir de ce qui a été dit une fois et qui ne peut être retiré.

En vieillissant, j'ai appris à esquiver, à contourner, et à aller chercher, c'est selon.


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