dimanche 25 novembre 2018

Tout au Nord

A lire au coin du feu pour se sentir loin
"En attendant, je contemplais les étoiles piquées dans la nuit, froides et dures, indifférentes aux dangers que nous courions, je n'étais plus transportées par le beauté des éléments, je frémissais de leur cruauté inhumaine"
Le Grand Nord Ouest  - Anne-Marie Garat

Parcourir le Grand Nord, entre le Yukon (Canada) et l'Alaska (USA) avec l'écriture d'Anne-Marie Garat, c'est y être. 
C'est notre week end nord-américain : hier soir nous fêtions Thanksgiving chez des copains, avec des Américains. Un régal pour les papilles, une histoire moins édulcorée que celle qui nous est racontée dans les livres à propos de ce Thanksgivibg et de l'échanges de bons procédés entre Indiens et Pèlerins, avant le massacre de ces premiers. 
Passerelles à plusieurs dimensions, la fin du mythe du bon sauvage, la quête d'identité, la pugnacité, savoir où est le juste et ce qui est bon pour soi. Et les grands espaces. C'est tout ce qui a dans ce roman, avec cette écriture si soutenue, si lumineuse qu'il faut le lire au coin du feu sous peine d'avoir froid.

"C'est comme cela qu'elle a disparu de ma vue, mais pas de ma vie".

On retrouve des personnages de "La Source" son roman précédent. Je m'y suis attachée et en avançant dans l'épopée de celui-là "Le Grand Nord Ouest" j'ai bien du admettre que ces personnages avaient disparu de ma vue, mais pas de ma vie. 
En  dehors des livres, des gens ont disparu de ma vie et certains ne me manquent pas ; des personnages n'ont pas disparu de ma vie, juste de ma lecture. Tout cela est troublant, comme s'ils avaient une vie propre, là jusque à côté de moi.

"Aux fictions qu'éveillé on se fabrique taillées sur mesure pour servir de carburant à la vie moche, se donner de petits bols d'air à hauteur respirable en sachant qu'il faudra replonger en apnée ras du sol, je préfère le rêve réel même si c'est parfois un cauchemar, il convoque nos ombres et nos âmes, mon rêve ou mon voeu d'à présent a le pouvoir magique d'intervenir pour qu'au futur antérieur cela ait été. En réalité, cela aura été. Je le crois, puisque sous ma lampe je continue à écrire, même si en finir avec la mort est aussi impossible que d'en finir avec le roman".

Ainsi s'achève le roman, sans plus d'explication. 
En avons nous besoin?

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