Aux rencontres d'Arles 2021 |
Des années après, la même sensation.
C’est comme un accouchement. Ce n’est pas le moment le plus agréable, mais tout ce qu’on a fait avant était pour en arriver là. Et à ce qui suivra après.
L’accouchement est la première étape de séparation. Tout ce qui suit sert à se séparer, dans de bonnes conditions : qu’ils soient autonomes affectivement, socialement, intellectuellement … et un jour financièrement.
Bref qu’ils vivent leur vie. La leur, pas celle qu’on a pensée pour eux, ni celle qu’on aurait envie de vivre à travers eux.
Quitter la maison est la deuxième étape. Très symbolique, très visible et vivace.
Je ne sais rien des étapes suivantes, ni s’il y en d’autres, je sais que celle-là me marque autant que la première.
J’ai su, j’avais senti à la naissance, quand je l’ai tenue dans mes bras, que désormais je serai vulnérable.
Avant, je me sentais invincible. Un enfant m’a ramené à plus de mesure.
C’est par là, c’est par mes enfants que je suis devenu vulnérable, sensible, atteignable, voire corruptible.
Ce dont je me doutais déjà à l’époque que ce serait pour longtemps, ce que j’ai compris l’autre jour en a laissant dans son studio d’étudiante, c’est que ce serait pour toujours.
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