Pour noël, je voudrais…
C’est ma sœur qui m’a demandé par SMS (on est
moderne ou pas) quelle était ma liste au Père Noël.
Allons y je me suis dit, soyons créative. Mais
attention c’est un peu comme dans les contes de fée : tu as droit à 3
vœux, ne pas les gaspiller, tacher de penser intelligent.
J’ai commencé par demander du temps.
Avec du temps, je me dis que je peux tout. J’en ai
cruellement manqué cette année, la preuve, très peu de billets sur ce blog et
pourtant, tant de choses à dire.
Avec du temps, je vais y arriver, arriver à quoi
me direz vous ?
A être (ou ne pas être) un super héros (cf. le
billet précédent).
Du temps pour prendre du recul justement. Pour
lire, pour jouer avec les enfants, pour cuisiner autre chose que des pâtes,
pour aller au ciné, voir de expos,…
Pour respirer.
Ce qu’on a essayé de faire en décembre pour finir
l’année en beauté.
Justement nous sommes allés à l’expo Edward
Hopper. Du baume au cœur, du beau, du soleil, une époque, un air du temps …
J’avais réservé à l’avance, sorte de prescience
entre deux vies trépidantes. Pour ne pas faire la queue et gagner du temps
(tiens donc !). Il y a du monde certes, c’est Paris, c’est le « must
to be seen », mais c’est possible.
Une peinture de l’attente dit le commentaire en
parlant de Hopper. Moi, cela m’a fait l’impression du moment où l’on arrête
d’inspirer juste avant d’expirer de nouveau. Ce bref instant, vaguement en
suspens, où tout est encore possible. Un moment de calme, où l’on n'est pas en
train de respirer, mais pas non plus en train de ne pas respirer.
C’est l’apesanteur sans l’apnée, l’oubli sans
l’inconscience.
C’est ça la peinture de Hopper.
C’est une fracture
infinitésimale dans l’espace temps.
Il y a une reproduction d’un tableau de Hopper à
la maison, (contre)faite en Chine d’après une image reproduite depuis internet.
Rien à voir avec l'original, ni la lumière ni l’ambiance. Mais j’ai l’esprit et je
m’en réjouis.
Puis j’ai demandé des clients sympas.
C’est important, surtout quand on est consultant
et qu'on ne travaille qu’avec ses clients, que pour ses clients et qu’on y
passe beaucoup de temps. Au plus on les apprécie, au plus c’est agréable. Pas
forcement facile, mais on n’est pas obligé de cumuler les difficultés en
travaillant sur des sujets complexes avec des clients difficiles.
On en a un comme ça. Ou plutôt une. C’est une
femme, le monde n’est pas parfait.
Elle a un nom de maladie, c’était
prémonitoire. Elle a un Grand Poste dans un Grand Groupe, on parle d’elle dans
les médias. Elle est juste odieuse, perverse dans la relation - un cas d’école
pour étudiant en psychopathologie -, et à la tête de la communication de ce Groupe où l’on se suicide beaucoup.
Les clients comme elle, violents et perturbants, sont
utiles car ils nous rappellent à l’ordre, une sorte de dure réalité. On savait
que le monde du travail n’était pas celui des « bisounours » et que
le rendre plus humain n’était pas l’objectif de tous mais de là à imaginer
qu’aller travailler peut ressembler pour certains à « Lord of the
flies » (Sa majesté des mouches)… j’étais loin du compte.
L’absence de règles sociales et de régulation
permet à toute une entreprise de devenir un « no man’s land », sorte
de jungle humaine où les côtés sombres des individus s’expriment sans limites
sous l’autocratie de leur cheffe au nom de maladie. C’est ça la réalité
professionnelle de certains, les insultes en plus des incertitudes, la
maltraitance verbale en plus de psychique mais un contrat social et une marque
qui se prend pour du luxe dans son domaine.
C’est ce genre de client qui nous fait encore plus
apprécier les autres et notre propre situation professionnelle.
Enfin j’avais une 3ème et dernière demande au Père Noël.
Mais elle est politiquement incorrecte aussi je ne
l’écrirai pas. Enfin pas politiquement mais moralement incorrecte et tout
simplement irréalisable. Je n’en dirai pas plus.
Comme disait Germain ce matin « il en manque
au pied du sapin, y a pas toute ma liste ».
Mais une part de ma liste est à ma main, j’y œuvre
en 2013.
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