Cette affiche m’a arrêtée : au propre et au
figuré.
Au propre, concrètement j’ai fait demi tour, j’ai
sorti mon téléphone de ma poche et j’ai pris la photo. Incroyable. A croire que
mon iMari m’influence, que je deviens mon imari, je deviens un iPouse.
C’est
vrai, avouons le, que j’ai récupéré son iPhone. Oui je sais, c’est bien celui
que j’ai tant décrié l’année dernière. Mais moi c’est pour raisons
PROFESSIONNELLES.
Je travaille moi avec mon téléphone : je
harcèle mes clients, je donne des ordres à mes collègues, je gère ma baby
sitter, j’envoie du boulot, des messages, des engueulades, des compliments, des
moqueries,… depuis mon lit, en faisant la queue à la Poste, entre deux trajets
aux activités extra-scolaires, pendant que je me lave les dents,…et aussi de
temps en temps je téléphone.
Tandis que le imari lui, il ne téléphone, pas, ne
travaille pas avec, ne lit pas les iMails et régulièrement ne reçoit pas mes
iMessages.
Alors il fait quoi me direz vous ? Il lit les
nouvelles. J’ai le iMari le mieux informé de l’actualité (économique, c’est
ciblé comme lecture).
Ce qu’on en fait dans le vie quotidienne et
familiale ? Je ne sais pas encore trop, mais il est addicted. Altantico,
Les Echos, le Tribune, Le Monde, sont consultés plusieurs fois par jour (voire
par heure), dès qu’il a un insant en fait. Et comme il va passer à la 4G, il va
pouvoir en consulter 4 fois plus.
Et au figuré.
Nos Smartphones sont en effet nos nouveaux Dieu et
Maitre. L’un ou l’autre ou les deux à la fois.
On ne peut plus s’en passer, ne serait-ce que pour
s’habiller le matin, on regarde la météo. Qui ne consulte pas ses mails dès
qu’il a un instant ?
On lance une alerte « find my iPhone »
dès qu’il est au delà de notre regard, plus souvent qu’on ne
chante « Jésus est là , Jesus revient ». Il nous siffle bien
mieux que n’importe quelle figure d’autorité de toute notre vie. Et bien
souvent nous sommes « bien moins smart que nos phones ».
Quelques mètres plus loin dans la rue où j’ai pris
cette photo, je marchais en y pensant encore, et je suis passé devant le
campement d’un SDF, son barda était installé dans un renfoncement de mur, à
moitié sur le trottoir, un matelas, des sacs en vrac, des boites de conserves à
moitié mangées….
Lui même était en train de faire ses besoins (excrémenter,
chier, faire caca,…choisir son registre) en pleine rue, alors que des passants
passaient (c’est une pléonasme). Il était vieux, maigre et ne tenait pas bien
sur ses jambes. Il n’arrivait pas à se baisser non plus. Ses excréments sont
restés sur le capot de la voiture garée devant « chez lui ».
J’imagine la tête du gars quand il va reprendre sa
voiture. Va-t-il sortir son Iphone pour prendre la chose en photo ? Preuve
de l’infamie qui lui a été faite ?
Ca ne m’a pas fait rire, j’y pensé longtemps
encore longtemps après. A aucun moment il ne m’est venu à l’idée de prendre ça en
photo.
Comme quoi, la vraie vie n’est pas dans nos
iPhones…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire