vendredi 19 septembre 2014
Une définition de l'amour
"Love is like communism, we like the idea but it never really works"
Really?
Replique entendue dans un film - pas un grand film je vous rassure.
Rien qui n'en fasse une vérité.
Turquie #7 : en fin
Derniers jours à Istanbul.
C'est une ville moderne, quelles différences avec l'Europe?
On loge dans le quartier de Beyoglu. Branchouille à l'excès et vive la mondialisation. Je suis tentée par le Hard Rock Café. Une revanche 20 après en revenant avec un T-shirt "Hard Rock Café Istanbul"? Ca intéresse qui aujourd'hui? A l'époque, quand nous étions étudiants, revenir avec son T-Shirt et le nom de la ville (NY, Singapour, HK, tiens à Hong Kong je ne l'ai pas vu) c'était le summum de la branchitude, la "cool attitude" par excellence. Je n'avais ni les moyens, ni l'envie de manger un Hamburger à 50 francs, et encore moins de m'acheter un T-shirt qui représentait déjà une forme de soumission de la mondialisation. J'étais au dessus de ça, je n'avais pas encore croisé le Starbucks.
Au lieu de ça, nous sommes allés manger un kebab dans une "brasserie" à kebab sous climatisée.
C'est une ville moderne. Le réseau de transport en commun est propre, efficace et climatisé. Les voitures sont neuves, allemandes ou scandinaves pour la plupart et reflètent le niveau de vie des gens. Ils ont tous des smartphones et font des selfies.
Et pourtant on achète encore des pains à l'unité dans la rue, ou des fruits découpés à une lire turque. Il y a des enfants qui vendent des mouchoirs en papier à l'unité, et on peut se peser dans la rue pour une somme dérisoire.
C'est une ville où il font travailler les enfants remarque G.
Et on y croise des hipsters aussi : "la connerie ne connait pas de foncière" lance laconiquement mon iMari.
Et pourtant on sait qu'on n'est pas en Europe.
L'appel à la prière nous le rappelle 5 fois par jour. J'adore le leitmotiv, le chant, le murmure, un peu comme les mantra au Tibet, avec toute la vigilance qui s'impose sur cette religion. "je ne pourrai pas épouser un homme qui me demanderait de porter un voile" dit A. Ca ne risque rien, ma fille, ce genre d'homme ne t'approchera pas. "...ou même un Prince qui a plusieurs femmes" poursuit-elle après avoir visiter le palais de Topkapi et le Harem. Là non plus il n'y a pas grand risque, ces hommes là n'aiment pas les dragons, même sympathiques.
Le çay, à chaque coin de rue, nous tente et nous y cédons souvent. Paris ne nous offrira pas ce plaisir celui de se poser et de boire (et reboire) du thé, presque à l'infini, en regardant les passants.
Le ciel, la chaleur, la mer, le Bosphore, le lien entre l'Asie et l'Europe font que nous ne sommes plus du tout à fait chez nous ni encore tout à fait là bas.
Et pourtant c'est à nos portes.
dimanche 7 septembre 2014
Turquie #6 : 1, 2, 3...8 moyens de transports pour arriver à bon port
La voiture à l’agence de location, et le gars nous
conduit au port.
Le bateau pour retourner sur le continent.
Puis le minibus pour traverser la presqu’île de
Gallipoli
Le Ferry pour traverser le détroit des
Dardanelles.
Le bus pour Ayvalik.
Minibus de la gare routière jusqu’en ville.
Le dolmus.
A pied.
Enfin, la pension, il est 22h passés.
C’est le dernier jour du Ramadan, les villes sont
bloquées par les voitures, les gens sont dans les rues, font la fête, personne
ne jeune.
La ville est un dédale de petites rues. Celles parallèles
à la mer se nomment Barbaros avec un numéro, et celles perpendiculaires, sokak
avec un numéro. Là où ça se corse, c’est que les numéros ne se suivent pas.
Cette ville est sur la tranche, et ne sait aps
encore de quel côté elle va tomber. Il
ya de très belles maisons en état de décrépitude. Soit elle seront détruites,
soit elle seront retapées/ Les ruelles sont trop étroites pour permettre la
circulation des voitures et servent de parking, gênant cette fois le passage
des piétons, et même de profiter de la balade. Selon le choix qui sera fait,
Ayvalik sera un parking ou un joyau…
Les bateaux à quai proposent des promenades en
mer, visites d’ile et baignade, avec toboggan depuis le pont. Musique à fond,
et bière à flots, c’est le concept de la boite de nuit de jour. Où ont les
femmes voilées ?
A midi tous les bateaux sont partis, et la ville
retrouve son calme.
La visite de Pergame (Bergamon) 20 ans après n’a
rien à voir. Nous étions partis du camping à l’autre bout de la ville, et rien
que d’atteindre le site en haut de la colline nous avait pris la matinée.
Désormais, il y a un téléphérique qui part du
village et mène au site : fini la longue route en lacets - que nous prenons quand même en voiture.
C’est un emplacement superbe, à l’époque ils ne se
trompaient pas quand ils installaient leur ville. Le théâtre a une vue magnifique,
un petit vent rend la chaleur supportable. Les colonnes offrent une belle
perspective et l’emplacement du temps de Zeus domine la vallée sur une sorte d’aplomb
comme une rampe de lancement (vers l’Olympe ?).
Il ne reste que l’esplanade, le temple est au musée de Berlin. A l’étroit à
l’intérieur alors qu’il était conçu pour dominer auprès des pins et des
oliviers. Inopportun au Nord, comme un intrus dans un monde qui n’est pas le
sien. Pourquoi les allemands ne le rendent-ils pas à la Turquie ?
Turquie #5 : Ombres et Lumières
jeudi 4 septembre 2014
Ni Dieu, Ni Maître, Ni smartphone #2
"Je n'ai pas de téléphone portable, car je trouve d'une insondable goujaterie d'appeler quelqu'un sans lui en demander préalablement l'autorisation par voie de courrier. Je refuse de répondre au "drelin" du premier venu. Les gens sont si pressés de briser nos silences... J'aime Degas, lançant "c'est donc cela le téléphone? On vous sonne et vous accourez comme un domestique". Les sonneries sectionnent le flux du temps; massacrent la page de la durée, hachent les journées, comme le couteau de cuisine le concombre japonais".
Sylvain Tesson - S'abandonner à Vivre
J'aime le mélange de Degas, de la cuisine japonaise et du téléphone portable.
Que serions nous sans nos iDevices? Comment faisions nous avant?
Je dois avouer qu'en vacances à l'étranger je mets quelques jours à m'en passer, pour finalement l'oublier en mode avion au fond de mon sac. Et que j'ADORE recevoir des SMS (débiles) de ma fille, et des photos de ma soeur, et des clins d'oeil des copains. De là à faire de l'outil instantané une connexion décalée, il n'y a qu'un pas.
lundi 1 septembre 2014
Turquie #4 : récit de voyage - quitter Istanbul
Arrivée à Itsanbul, et la quitter
La Turquie, 20 ans après. 21 pour être exacte.
Ca commence par l’aéroport que je ne reconnaîs
pas : il est grand, moderne, climatisé. Comme n’importe quel aéroport
international. Une partie est encore en cours d’aménagement, comme s’ils attendaient
du monde.
Il y a un Starbucks dans le hall, et les enfants
s’étonnent qu’on ne s’y arrête pas. Puis 4 DAB alignés. A l’époque, on voyageait
avec des devises, des dollars et des traveller checks, on faisait la queue au
bureau de change.
Aujourd’hui il y a le métro au départ de l’aéroport,
et personne ne nous suit en nous proposant un taxi.
Nous prenons le métro, puis un taxi jusqu’au port
où là nous prendrons un bateau pour traverser la mer de Marmara.
Le hall de la compagnie de bateaux est rempli de
monde, des hommes qui s’agitent, des femmes qui s’aèrent et des enfants qui
braillent.
On comprend vite que tous les bateaux sont
complets.
Et demain aussi.
Et il n’y a plus de voitures de location
disponibles.
C’est le Ramadan (ramazan comme ils disent). Les
derniers jours.
15 millions de Stambouliotes souhaitent quitter la
capitale pour aller rejoindre leur famille, faire la fête, ou tout simplement profiter
de ces quelques jours de vacances. Et nous aussi.
On repart en sens inverse, sans le taxi cette
fois, car ils ne veulent pas nous prendre, la station de métro est trop proche
et un bateau vient d’accoster avec des possibilités de courses plus longues
avec tous ces voyageurs.
A pied donc, sous la chaleur écrasante, avec nos
valises dans les ruelles. Que des hommes dans les rues.
La gare de bus d’Istanbul est une immense place
ovale, entourée de casemates, chacune correspondant à une compagnie et des destinations.
La nôtre est la 137, ça ne s’invente pas, il suffisait de le demander.
Et là on rejoue un scénario connu.
Les bus sont complets.
Et demain aussi.
Et après demain aussi.
Sauf, celui qui part ce soir à 21h30, n’arrive pas
exactement là où on veut et à presque à 2h30 du matin. Il reste…5 places. On
prend.
Cabine téléphonique |
Une longue attente à la gare, dans un café entouré
de stands de gare avec des chips, des kebabs, des babioles, un téléphone
public, le défilé continu des bus à la queueleuleu devant les vitres, les gaz
d’échappement, les klaxons, la musique turque, la moiteur, le ventilateur qui
ne marche pas, puis l’appel à la prière à la tombée de la nuit,…
Et une jeune fille qui vient s’asseoir avec nous
car il y a une prise pour charger son téléphone juste derrière Hector.
Le bus est plein, nous avons eu la rangée du fond,
celle où on saute à chaque aspérité de la route.
Toute la région est un gigantesque parking :
les deux voies rapides sont bouchées par des voitures qui n’avancent plus, le
bus fait des détours dans la campagne, nous sautons dans les ornières des
chemins. Des gens descendent à des arrêts qui n’en sont pas, parfois au milieu
des champs.
Ca ressemble à un état d’urgence, un exode.
A 3h du matin, on tombe dans deux chambres
étouffantes de chaleur dans un hôtel qu’on avait réservé grâce à nos iDevices
partout connectés dans le monde.
Le lendemain a déjà plus des allures de vacances
avec le petit déj qui se prend sur le toit de l’hôtel avec une vue splendide
sur le détroit des Dardanelles et à nos pieds la file de voitures qui attend le
ferry, avec des gens excédés par les jours et nuits d’attente.
Ainsi commence le régime « tomate, concombre,
feta » à tous les repas. Suivi de notre périple pour atteindre cette île
où nous avons décidé de nous poser quelques
jours tranquilles pour commencer nos vacances.
Etre à pied nous avantage : mini bus jusqu’à
l’autre bout de la presque île de Gallipoli, puis bateau et en tant que piéton nous
n’avons pas d’attente.
Terre en vue! |
A midi, nous sommes sur notre île : Gokceada.
Je m’en étais douté en cherchant à nous loger sur
cette île, et ça s’est confimé dès le ferry : sur cette île pas de tourisme
international, que des turcs.
Partout, en tout genre, en vacances. De la famille
toutes voilées de noir des pieds à la tête assises en plein soleil sur le pont
du bateau au couple moderne elle en tenu toutes fesses dehors et poitrine à
l’air (mais dans la cabine climatisée), en passant par toutes les nuances entre
les deux. Les hommes sont clichés : gras et mou, poilus et moustachus, ils
fument et trainent des pieds avec leurs savates.
Notre hôtel - réservé en allemand car personne ne
parle anglais - est en fait un ensemble de bungalows plantés autour d’une
piscine, sur une colline bien entretenue et ombragée.
Nous déjeunons « tomate, concombre
feta », et là on se laisse aller. Les enfants à la piscine sans crème
solaire, les deux tiers attrapent un coup de soleil. Le iMari a une iSieste qui
sera une vraie sieste pas un temps « je drouille le iNews sur mon
iPad », et moi dans une chaise longue en bois, bien trop dure pour être
confortable, même pour mes fesses
rebondies.
Je commence par Elle Magazine : 15 mn dans sa
version estivale. J’ai tourné toutes les pages et lues toutes les lignes de
« c’est mon histoire : je me suis tapée un jeune de 20 ans de
moins », puis j’ai fini mon polar « je suis Pilgrim ».
J’ai bu une Efes Bier et remangé
tomate-concombre-feta.
C’était l’après midi shut down process, le début
des vacances, apprendre à ne pas bouger même si la chaise longue est trop dure.
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