mercredi 18 février 2015

Classique

Elena Chernychova - Norlisk
"on réussit bien mieux à contempler la vie quand on la regarde par une seule fenêtre"

L'avantage (the great benefit) des vacances  - s'il était besoin d'en trouver, de les citer, de les ordonner... - est de (re)lire les classiques.
Dans la maison de mon père, qui est celle d'une lignée d'hommes du même nom et dont le prénom alternait d'une génération à l'autre, il reste mes livres d'enfants au grand bonheur des miens et mes livres d'ado mélangés avec les classiques dont la lecture fut imposée par le parcours scolaire (ou pas en ce qui me concerne).
Ils sont rangés sans ordre ni méthode dans la chambre que j'occupe adulte aujourd'hui. Ce n'est plus ma chambre d'avant, mais ce sont mes livres d'avant, transbahutés là dans un désordre si peu calculé qui permet le vagabondage dans les étagères.
Et en chemin j'ai rencontré "the great gatsby" de Fitzgerald (je n'ai d'ailleurs pas vu le film récemment sorti).
Je l'ai ouvert, en ai (re)lu les premières phrases, puis pages. 
C'est comme si c'était une première fois. 
Ou est ce que le revoir avec des années de plus, j'en comprend plus ou différemment? 
Comme si soudain un voile se levait sur un sens qui semblait inaccessible 25 ans auparavant.

"Quand j'étais plus jeune, ce qui veut dire plus vulnérable, mon père me donna ce conseil que je ne cesse de retourner dans mon esprit :
"quand tu auras envie de critiquer quelqu'un, songe que tout le monde n'a pas joui des mêmes avantages que toi"
(...)
Reserver son jugement implique un espoir infini. J'aurais encore un peu peur de rater quelque chose si j'oubliais, comme le suggérait mon père avec snobisme, et comme avec snobisme je le répète ici, que le sentiment des décences fondamentales nous est reparti en naissant d'une manière inégale.
Or ayant ainsi fait étalage de tolérance, j'en viens à l'aveu que le mienne a ses limites".

La mienne aussi, tous les jours, en toutes circonstances. 
Je mesure son accroissement avec les années, mais sa marge de progression me semble infinie. 
J'ai un ami coach qui a nommé sa société "incredible mankind", et souvent je me le répète comme un leitmotiv quand je m'emporte sur des gens qui (me) semblent ne pas bouger alors que la situation l'imposerait.
Je ne sais pas si j'ai joui de plus d'avantages que d'autres, mais je me suis posée plus souvent des questions c'est sûr, et je m'en pose encore beaucoup. Parfois trop.

"après tout on réussit bien mieux à contempler la vie quand on la regarde d'une seule fenetre" 
dit toujours le narrateur dans Gatsby le Magnifique.

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