jeudi 4 janvier 2018

Ce qu'il (me) restera de 2017

Sur la route de Lus la Croix Haute, en allant vers Borne

C'est fini, nous sommes passés, pas de catastrophe, pas de fin du monde. Dans la continuité, tout en fluidité.
En attendant, pas de best of 2017, mais le Worst of 2017!
Ce qui fut terrible, ce dont on est honteux, ce qui est inavouable...

C'est l'année où notre quartier s'est soudain dégradé, nous vivons désormais dans une zone déclassée, bientôt nous serons hors carte. Nous sommes désormais hors zone de livraison Sushi Shop.
J'accepte vos condoléances. Ca fait déjà maintenant plus de de 2 mois, et je teste encore sur le site si ca ne change pas. Mais non. Le Sushi shop de Montrouge a définitivement fermé (j'ai d'abord cru à une erreur dans le message sur leur site), et nous ne pouvons plus nous faire livrer. Le scorbut nous guette.

C'est aussi l'année où je grille un stop en sortant sur parking, le mec me klaxonne et je lui brandis un magnifique doigt d'honneur avec le sourire. Mes enfants sont morts de rire dans la voiture. Je suis honteuse le reste de la journée, et pour me dédouaner je fais plusieurs "act canadian" de suite  : laisser passer quelqu'un à la caisse (qui a moins d'articles que moi),  m'arrêter au passage clouté, ne pas accélérer quand le feu est orange.... Bref de nombreux actes de contrition.

C'est l'année où 

  • parfois mes déjeuners se suivaient et se ressemblaient étrangement : oeufs au plat- spaghettis. Plein de bonnes raisons à ces menus variés, notamment mon engouement à cuisiner.
  • j'ai découvert qu'il fallait sortir du lit pour faire ses conf call avec des clients. Ce que je veux dire c'est qu'on peut faire des conf call en pyjama, voire pas très habillée, même en peignoir, aucune incidence si vous êtes débout ou assise à votre bureau. Mais si vous êtes confortablement installée dans votre lit, cç s'entend. La pliure du corps, le confort, le douillet vous trahissent au téléphone
  • j'ai cru mourir - et je l'ai fait savoir - en allant à deux (2, vous avez bien lu) rendez-vous avec des cuisinistes pour concevoir la renovation de cette pièce en déperdition dans notre maison. Beaucoup de cirque sur le trottoir avant d'entrer, une envie de dire à la vendeuse "va plus vite, épargne-moi ton blabla protocolaire pour le Client, et dessine ce que je te dis avec des bonnes idées en plus". J'ai été polie et patiente malgré moi, ou plutôt grâce à mon iMari qui a l'âme d'un Maître d'Ouvrage (son vrai boulot dans sa vraie vie - pas celle où on va voir des cuisinistes), mais Dieu que c'est dur. Si je croyais en Dieu, je dirai que j'ai gagné mon Paradis avec ces rendez-vous (comment on peut s'intéresser à des éviers et des poignées de portes?)
  • je suis montée dans le train d'avant sans réservation et quand j'ai été contrôlée j'ai dit "comment ça je ne suis pas le bon train?, c'est mon assistante qui a pris le billet je n'ai pas vérifié." Et hop. Beau mensonge pour découvrir que comme je suis Grand Voyageur Plus (il y en a qui sont Sky Priority avec Air France, moi je suis terrienne, not a flying person) et que donc je peux le faire il suffit que je me signale au contrôleur en montant. Je n'avais même pas à mentir. Un mensonge inutile est pire qu'un mensonge tout seul. On se sent encore plus misérable après.
  • j'ai refusé de faire la bise à un invité chez des copains. J'ai des circonstances atténuantes, je m'explique. J'ai un capital relationnel modéré, voire faible, une capacité à embrasser qui en dépend et qui est proche d'inexistante. C'était un vendredi soir de vacances scolaires, les enfants pas là de la semaine, iMari dans un pays lointain. Résultat j'ai passé la semaine à bosser, surbosser et à être aimable (avec mes clients, que je ne refuse jamais d'embrasser). J'étais invitée chez des bons copains, qui ne me demandent aucun effort relationnel, ni aucun rituel social. Et ce soir là, catastrophe : un intrus. Un homme seul, jamais vu auparavant, dans la même situation que moi (enfants ailleurs et femme en voyage d'affaires : avec le mien?). Mes amis sont des vrais amis qui s'occupent de leurs amis isolés ponctuellement. Le gars bien élevé, intégré dans un groupe d'ami, partant du principe que "les amis de mes amis sont mes amis" s'approche pour m'embrasser. Il a constaté que cela ne marchait pas toujours : j'ai reculé d'un bon mètre, tendu la main "j'embrasse pas quand je connais pas, désolée, bonjour, moi c'est Anna". Charmante, je suis charmante que je veux. le pire est que tout cela n'est pas réfléchi mais instinctif et que bien évidemment je suis incapable de faire un retour arrière et de dire "ah ah c'était une blague, juste pour voir ta tête" et de leur claquer les deux bises qu'il faudrait. Les autres m'en parlent encore. Et j'appréhende quand je vais devoir de nouveau rencontrer ce gars, car ce ne sera plus la première fois!
  • j'ai regardé "Fast and Furious" le 6 je crois. Mais en 2 fois : un peu le soir, et la suite le matin. Ca se digère un film comme ça. J'ai compris l'histoire (je ne suis pas sûre qu'il y en ai une d'ailleurs) sans avoir vu les épisodes précédents et bizarrement je ne me suis pas précipité pour voir la suite. Le seul mec beau et qui dit des choses pas trop idiotes est mort dans l'épisode que je regardais. Je me demande comment il va pouvoir y avoir un quelconque dialogue dans les épisodes suivants (c'est un avantage pour les producteurs, ils vont pouvoir embaucher des acteurs sourds et muets et ainsi remplir leur quota cotorep!)
  • j'ai dit que j'étais coincée dans une tempête de neige, et quand ils ont insisté j'ai dit que j'avais été enlevée par des extraterrestres (ce qui était plus crédible que le tempête de neige  : c'était au mois de mai), à des collèges et associés pour ne pas les rejoindre au diner de fin de mission. C'était encore une de ces fois où j'ai pris plusieurs engagements sur le même créneau : prendre un verre à droite, aller à une pré-soirée à gauche puis un diner ailleurs. Tout se chevauche un peu, et au final la pré-soirée est sympa et devient une vraie soirée voire un diner, et hop on oublie l'autre truc. Quand ils insistent parce qu'ils m'attendent pour commander je suis bien obligée de dire que je ne viendrai pas (sinon ils meurent de faim). Je veux bien poser des lapins, mais pas torturer les gens en les affamant.
Tout cela est mesquin, je ferai encore pire l'année prochaine (qu'on me dise ce qu'il a de pire à regarder que Fast and Furious!)





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