dimanche 12 mai 2019

Vivian, la femme en contre jour

Vivian Maier - autoportrait
Depuis quelques années, on parle de cette femme. Une anonyme, une solitaire, pas éduquée, qui a vécu tout sa vie de petits boulots, dans une grande précarité même, à la fin de sa vie. 
Et remarquable photographe, découverte après sa mort. 
Je suis tombée sur elle par hasard, dans un vague article dans Télérama, il y a plus de quinze ans.
Elle m'avait marqué car elle a passé son enfance dans le Champsaur, petite vallée des Hautes-Alpes, peu connue, qui rassemble des champs jaunes de boutons d'or, des moutons, et du ski depuis les années 70. Née à New York, sa mère et Gand-mère avait émigrée au USA comme beaucoup de la région au tournant du siècle. Elle était revenue en France a plusieurs reprises et notamment toute une partie de son enfance. Une Champsaurine, photographe américaine, c'était suffisamment singulier pour que je m'y intéresse de plus près.
Et ses photos sont dignes de tous les plus grands.

Un livre vient de sortir sur sa vie, entre le roman et la biographie, un récit qui tente de reconstituer son histoire, comment les photographies furent découvertes, mirent quelques temps avec qu'on en comprenne la valeur, avant qu'on s'intéresse à al vie de cette femme anonyme parmi les anonymes et qui sans ces photo seraient passée totalement inaperçue.
Chose étrange, sur les premières pages, la fondation Vivian Maier et les deux galeries qui gèrent ses photos ont pris la peine de préciser que le livre était purement une fiction et qu'ils n'approuvaient aucun fait et nom de ce livre.
"Une femme en contre jour" de Galle Josse, n'est pas un grand livre, il passerait inaperçu si ce n'est la vie peu conventionnelle qu'a mené cette femme au début du siècle dernier entre Champsaur, New York et Chicago, à une époque où certains quittaient à peine la vallée.
Une tante de mon père est partie aux USA en 1900, elle avait tout juste 20 ans. Je me demande ce qui se passait dans la tête de ces jeunes femmes quand elles quittaient leur famille, un foyer pour traverser le monde : sortir de sa vallée, aller jusqu'au Have, prendre un bateau, arriver à Ellis Island, attendre, apprendre l'anglais... La tante de mon père a fait sa vie là-bas, elle est devenue une américaine comme Vivian. La tante de mon père, quand elle est revenue en visite dans le Champsaur, parlant très mal le français.

Un recueil de ses photos en couleur est sortie juste avant Noël.
Un documentaire tente de la révéler au travers de témoignages de gens qui l'ont connue.
En France, on peut voir ses photos à la Galerie Les Douches, et dans le Champsaur, elle fait vivre toute une association, autour d'expositions et de concours photos annuels.
Il existe un circuit Vivian Maier, de balade dans le Champsaur qui retrace les lieux où elle a vécu, et qu'elle a photographiés.
La prochaine fois que je vais chez mon père, je redécouvre ma vallée dans les pas de Vivian.

Vivian Maier - a woman in the street

Vivian Maier

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