les hommes debout Giacometti au Centre Pompidou Metz |
Il y a quelques temps, lors d’une de nos visites à Metz (la
dernière probablement, puisque nos amis n’y habitent plus – les gens ne se
rendent pas compte de bouleversements qu’ils produisent dans leur entourage
amical quand ils déménagent) nous sommes allés à l’exposition sur Michel Leiris
au Centre Pompidou provincial.
De Leiris, je ne savais pas grand chose, ce n’est pas que
j’en sais beaucoup plus aujourd’hui, si ce n’est qu’il était marié (avec la
même femme toute sa vie a priori), a voyagé et s’est intéressé à des sujets en
avance sur son temps.
Ce que j’ai retenu en revanche est ceci, une citation tiré d’un
de ses livres largement publié, reprise en grand sur un mur de l’exposition, à
la vue de toutes et tous, révélation rendue (encore plus) publique pour ceux
qui n’aurait pas lu ses livres :
« Tout se passa
comme si depuis le fond des temps, il avait été décidé que cette nuit-là, je
partagerai le lit de Kadidja. »
J’ai trouvé osé de mettre l’infidélité sur le compte du
fatalisme voire du destin, mais les plus grosses ficelles ne sont-elles pas
celles qui marchent le mieux ?
Quelques mois plus tard, trois au plus, au détour de mes
lectures estivales, Norbert Alter dans « Donner et prendre, la coopération
en entreprise », cite un autre sociologue (G. Simmel) : « Simmel
définit la fidélité « comme la force d’inertie de l’âme qui la maintient
dans une voie une fois qu’elle s’y est engagée lorsque l’impulsion qui l’y a
conduite a disparu » (…) La fidélité repose sur la répétition de la
relation et sur une certaine durée des échanges. A défaut, une relation peut
fort bien se caractériser par l’infidélité c’est à dire la préférence accordée
au contenu et non à la forme de la relation ».
Voilà donc comment Leiris s’en sort. Il lutte contre
l’inertie de la relation.
Mais pas contre l’inertie de son destin.
A quel moment est-on maître de nos mouvements ?
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