Les vacances, même une seule semaine, c’est la
quête du Graal enfin aboutie, le Nirvana sans Kurt, l’accomplissement du Karma
avant les 7 vies,…
C’est juste la pente douce dans laquelle on se
laisse filer, le petit chemin de sable qui descend auquel on ne résiste pas,
genre la pomme d’Eve avant Adam.
Une semaine à Pâques, je passe donc au Furet du
Nord avant (c’est une succursale de la mythique librairie lilloise, à 10 mn à
pied de chez nous). Et c’est un instant de bonheur absolu pour chacun de nous
5, puisque tout le monde peut s’acheter de la lecture : c’est « open
bar », ou presque, open book pour être précise. Résultat on y laisse pour
141,65 euros, pour poursuivre dans la précision.
La « pente douce » commence tout doucement :
on prend le Thalys de 9h15, un dimanche. On a donc mis le réveil, pour ceux qui
suivent. Un dimanche, c’est un crime, nous sommes d’accord.
Il n’empêche, c’est la première classe, et on a
droit à un petit déj’ servi à la place. Notre dernier s’enfile un sandwich au
fromage, avec des noix, il est ravi. Les autres se contentent d’un chocolat
chaud avec un croissant, ils sont plus traditionnels.
J’attaque de bon matin dans le train de 9h15 à
Gare du Nord, le dernier Anna Gavalda « la vie en mieux ». Je n’ai
rien à dire sur Anna Gavalda. Je sais que parmi vous, certains la décrient,
d’autre l’apprécient et beaucoup la honnissent.
Anna Gavalda : on sait ce qu’on va trouver et
en deux heures c’est plié. C’est dégoulinant de bonnes intentions et de bons sentiments.
C’est bien écrit. Ca a l’air facile comme écriture, détrompez-vous, c’est
recherché, calculé, pensé et pesé jusque dans la moindre virgule.
C’est de l’espoir en barre, en lignes, en mots, en
pages.
C’est croire en l’Humanité.
Et c’est déjà pas mal.
Elle décortique les relations et les émotions sans
qu’on s’en rende compte, et même si la fin est prévisible (toujours), elle
donne espoir dans la candeur, dans la grandeur d’âme, celle des gens, de nos
concitoyens, de nos voisins, de nos copains, de nos collègues, … la nôtre.
Et ce n’est pas rien.
Arrivée à Bruxelles, le livre est déjà bien
entamé, la soirée finira de l’achever. Je poursuis avec Elle (oui, le
magazine, je vous ai dit que c’était « la pente douce »).
Les magazines féminins… qu’y a t-il à dire
dessus ? J’en fais le tour régulièrement : Marie Claire,
Cosmo(politain), Be, … et Elle est probablement celui qui tient le mieux la
route. C’est à dire,… pas une route de montagne tortueuse, avec des nids de
poule, non juste une bonne nationale en Beauce : plate et toute droite.
C’est ce que je lis quand je n’ai pas envie de
lire. Et d’ailleurs je ne retiens presque rien.
Le seul truc que j’ai retenu
c’est que APC (la fameuse marque de fringues rive gauche) fait faire ses jeans au Japon sur des
anciennes machines à tisser (r)achetées aux Américains après guerre. Ce qui en
fait des jeans « genuine » à tout point de vue et totalement
« globalisés ». Information à tout point de vue utile, car dans ma
boite de conseil très Bobo, il y en a un qui n’achète ses jeans que là, et je ne
savais pas la marque, j’étais juste dotée de l’indice qu’ils venaient du Japon
tissés sur les antiques machines originelles des « blue jeans » (comme
disait ma grand-mère).
Maintenant, grâce à Elle, j’en connais la marque.
Je peux désormais parler d’égale à égal avec mon collègue aux jeans « so
hype ».
Il y avait aussi l’édito sur le mariage, dont j’ai
gardé la page pour ma collègue qui se marie courant mai et que l’évènement rend
complètement frantic (pour une définition précise du mot, (re)voir le film de Polanski).
Pour compléter la soirée, je regarde sur l’iPad
« Casse-tête chinois » de Klapish.
Je me suis reconnue dans
« L’auberge espagnole », moi qui grâce à Erasmus (enfin ses bourses,
version sonnantes et trébuchantes) ai passé une année à Leeds.
Il avant commencé à me semer avec « les poupées russes » et il m'a définitivement perdue avec ce dernier volet de la trilogie.
Un navet. Ni crédible, ni joli, ni divertissant.
Jusqu’au bout, je me suis demandée si j’allais le
regarder jusqu’au bout. Mais on ne peut parler des choses que si on a tenu
jusqu'à bout, non ?
Romain Duris est décidément comme Audrey Tautou,
il ne sait jouer qu’un seul rôle. Audrey restera Amélie Poulain toute sa vie,
et lui l’adolescent attardé de « l ’auberge espagnole » ou du
« Péril jeune » au choix. Et ce, malgré le fait qu’il dise à
plusieurs reprises dans le film « on a 40 ans, merde ! ».
Oui, et donc ?
Cédric*: qu’es-tu donc devenu depuis « Chacun
cherche son chat » ?
Moi qui travaille désormais dans le 11ème,
je cherche encore dans ce quartier les traces de l’ancien (à défaut du
chat) : celui du temps de l’Archipel (qui se souvient de ce bar qui
donnait des concerts dans son sous-sol ?) et de « la Table de
Claire » au fond d’une presque impasse ou des hangars à peine aménagés où
on allait écouter les platines d’ Anne Clarck au premier festival
« les femmes s’en mêlent ».
C’était la première journée des vacances en pente
douce. Je ne saurai être honnête en vous cachant que le repas de midi fut
« moules-frites », gaufre achetée dans la rue au goûter et Gueuse à
l’apéro avec une tartine de fromage blanc dans un estaminet qui se nomme « A
la Bécasse » (non, je ne me sens pas concernée !).
Il faut savoir apprécier le bio dans la soupe
quotidienne, les Inrocks en lecture table de nuit et « les enjeux
psychiques du travail » écrit par une éminente chercheuse du CNAM entre
les deux.
* Klapish
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