dimanche 21 août 2022

Zone arctique #1 : l'eau


Arctique.
Il me faut réfléchir pour écrire ce mot. Lu, mais peu écrit. Il y a un "c" à placer, la tentation est de le mettre vers le "q" alors qu'il est à côté du "t", pour un "arc".

Ciel bas, temps gris, lac sombre, la neige n'est pas loin et les températures frôlent le ciel. L'accueil est tout le contraire : chaleureux et joyeux, le refuge (fällstajon) clair et accueillant, fonctionnel et design à l'image des magasins Ikea.

Le déjeuner buffet est bienvenu après avoir sauté deux repas dans le train de nuit (façon de parler "la nuit"). Puis sieste, la nuit dans le train a été éclairée en plus du tangage et du roulis qui font tourner la tête au petit matin. 
Manger, dormir, le reste on verra après. 

Un mot doux dans ce pays, que j'ai appris à chérir : bastu.

le bastu d'Abiskojaure
C'est le sauna. Il y en a partout, ça va avec les équipements de base comme le réchaud et les toilettes (sèches). Ça passe avant l'eau courante et l'électricité. Le refuge arctique a le sien. Un pour les hommes, un pour les femmes et en soirée celui des hommes est mixte.

Dans le bastu on est nu ou en maillot, chacun fait comme il veut. Et s'il y a un lac ou un torrent, il convient de se tremper dans l'eau froide ensuite, puis de revenir au bastu pour se laver (dans la bassine, je rappelle  : pas d'eau courante) et ensuite de se poser sur le banc à l'extérieur du bastu pour profiter (de la vue, de l'instant, des effets). 


Le bastu ne semble pas réservé à l'été, nous avons croisé un bastu monté sur des skis qui semble attendre l'hiver et une destination insolite.

Manger, dormir, bastu. Ou Manger bastu, dormir, c'est selon. 

Chaque point d'eau - et ils sont nombreux entre les archipels, les lacs, les torrents - a son ponton, agrémenté de deux fauteuils (modèle Adirondacks ou équivalents) une table souvent. Le verre de vin n'est pas loin. Pas pour admirer le coucher du soleil, en été ça n'existe pas, juste pour regarder l'étendue d'eau, le temps qui passe et le temps qu'il fait, le jour qui dure, la nuit boréale.

Et avec le point d'eau, le bateau. Les Suédois n'ont pas nécessairement une voiture - un vélo plutôt - mais ils ont un bateau. Pas un gros truc qui en jette plein la vue comme dans le port de Nice, un petit bateau qui se gare/s'amarre facilement dans les bras de mer de la baie de Stockholm, dans le lac à Abisko, où sur tout ce qui se rapproche d'un bord de lac. 
Des petits bateaux où on s'installe à deux pour boire un verre (encore, on les a vus), jouer au carte, voire deux minuscules couchettes dans la coque pour aller d'île en île.

A fin juillet, la végétation a la vitalité du printemps sous nos latitudes, fleurs de toutes les couleurs et vert tendre. Et les promeneurs portent des bonnets. 
Demain nous attaquons le Kungsleden - la voie du Roi - pour 4 jours de marche, de fjällstuga en fjällstuga, en zone arctique, sans nuit, sans eau courante, sans électricité, mais avec bastu. 







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