lundi 22 août 2022

Zone arctique #3 : d'Abiskojaure à Alesjaure, le bout du monde est un lac.

Alesjaure

6h30 de marche
22 km
Elan : 0, crottes d'élan : 3 tas
Rennes  : 2
Bébé rennes : 1
Lemming : 0
Bête inconnue : 1
Ponts suspendus : 2
Villages Samis : 2
Sauna + lac. Lavage de cheveu
Coup de soleil : probable.

Longue marche. Petit col de rien du tout, longs plateaux, lacs en enfilade.
Le bout du monde, tout au Nord, face à moi.
Le bout du monde est un lac qui s'étale gaiment à l'infini du paysage.
Des maisons rouges sur une rive à deux jours de marche de la civilisation (si on dit que la civilisation est l'eau courante et l'électricité). Que font-ils ici? De quoi vivent-ils?

Ce que j'aime dans la marche c'est certainement le moment où j'enlève les chaussures, où je prends un thé. puis le sauna évidemment , et le lac aussi. 
Après ce rituel, c'est comme si je n'avais pas marché. Du moins pour les muscles, pas pour le pieds.

Et j'aime avant aussi. La perspective de marcher, la perspective de la journée, l'anticipation du sauna et de quand ça va s'arrêter. 
La marche en elle-même, je ne sais pas. 
J'aime les endroits atteignables uniquement à pied, la vue qu'on a de là, le lent défilement du paysage, le balancement du pied puis l'autre. Le but qui se mérite. Ne rien pouvoir faire en même temps que marcher; Etre surprise par un renne qui apparait dans la paysage, par un lemming qui court devant mes pieds. Pensées qui viennent et vont et s'oublient. Se dire une chose et puis une autre, et tout oublier à l'arrivée. 
J'aime ces fjällstajon en semi liberté, qui fournissent un lit et une cuisine (et le bastu évidemment). Pas de bar, pas de restau, rien de superflu. Chacun son repos, son repas, son heure, son menu. 

fjällstuga d'Alesjaure
Et l'esprit collectif et contributif à tout cela. On va chercher l'eau chacun son tour, pour la cuisine, on va au slask quand le seau est plein, on coupe le bois pour le sauna (feel free to help est la devise). Mes iAdos se jettent sur la hache et la scie après les 20 km qui ne les épuisent pas. Ils passent une heure à couper du bois, là où moi je bois un thé.

Au bastu, on remonte l'eau fraiche dans les seaux quand on va se tremper dans le lac, on ajoute du bois dans le poêle quand les flammes se calment. 
Chacun fait ce qui lui semble être sa part.
Dans la cuisine, tout est toujours propre, et les ustensiles rangés.
Seule la cabane du gardien a un peu d'electicté (les panneaux solaires) et il y a au frigo deux boissons fraiches : du Coca et de la bière Carlsberg. Je n'aime ni l'un ni l'autre, ça ôte toute tentation d'apéro.

Beaucoup de marcheurs solitaires, des femmes, des hommes. Ils papotent dans la cuisine, au bastu.
Jamais fais ça. Ça me semble possible, mais dans la réalité? Quand tu fatigues et que tu fois encore marcher une heure ou plus, est-ce que le moral ne se met pas en berne?

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