dimanche 21 août 2022

Zone arctique #2 : d'Abisko à Abiskojaure, dans le fjällstuga

Abiskojaure

4h05 de marche
14 ou 15km selon les panneaux auxquels on se fie
3 tas de crottes d'élans
2 lemmings
Aucune grosse bête
3 sortes de paysages selon mon iAdo  : le long de la rivière, forêts d'automne et grandes prairies
3 ponts suspendus, qui bougent dans le vent
2 Samis sur des quads six roues
1 ampoule au pied droit.
Bastu puis lac. 

Je savais que le sauna allait le faire, le lac pas sûr. 
Et au final si. Ça va carrément bien ensemble : sauna +lac.

Le fjällstuga est un concept de refuge qu'on ne connait pas en France. Ce sont des dortoirs avec des boxs de 4 personnes - on a donc notre box à nous  - et la cuisine partagée, le modèle campagne de chez Ikea. Equipée de tout pour cuisiner, sauf eau courante. 
L'eau se gère avec des seaux, en métal, comme ceux pour traire les vaches, quand la traite se faisait encore à la main. Les seaux avec les étiquettes claires sur le plan de travail pour l'eau fraiche à aller chercher au lac. Les seaux avec les étiquettes rouges sous le plan de travail pour les eaux usées qu'on collecte et qu'on ne jette pas n'importe où. 
Il y a un mot pour ça : slask. C'est le réservoir où se vident les seaux des eaux usées. Visiblement, elles sont filtrées avant d'être dispersées.

L'habitude se prend vite, l'eau fraiche, l'eau usée, les allers retours entre le lac et le slask, faire chauffer l'eau pour le thé, la soupe et la vaisselle. J'ai l'impression de revenir gamine quand on allait en vacances dans la maison à la montagne  -  avant que ça ne devienne la résidence principale de mes parents - et qu'il n'avait pas l'eau chaude, ni salles de bains, ni toilettes. 

Voyager léger est devenu possible entre la cuisine équipée et les couvertures dans les dortoirs.

Les randonneurs ont à peine des gourdes, ils sont plutôt équipés de timbales en émail qu'ils remplissent dans le ruisseau, le lac... bref l'eau au bord du chemin - et la boivent directement. Là, où nous en bons alpins attentifs avons une outre de 3 litres dument remplie au robinet (!) et même un système pour filtrer l'eau...qui ne nous servira pas.

A la stajonfjäll, des gens attendent, d'autres arrivent avec des sacs à dos, achètent des noix et repartent. C'est troublant cette génération spontanée de promeneurs et leur disparition tout aussi immédiate. Vers où? 
Nous sommes au milieu de nulle part.

le pont suspendu d'Abiskojaure

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