dimanche 18 janvier 2015

nORanne journal de nord #3 : No comment

Conversation SMS avec mon collègue - appelons le Nils - qui exceptionnellement vient avec moi à noRanne.
Lui est à Lyon et prend le TER et moi je pars de Paris, TGV de 19h53 puis Bus à Monceau les Mines. 



























Pour les curieux : un t4C est un Tableau 4 Colonnes, un outil de notre client noRannais.

Retrospective or not retrospective?

Faire ou ne pas faire une rétrospective de l’année ?
Les Inrocks ont consacré tout un numéro spécial (avec bien plus de pages que d’habitude) au « best of de 2014 ». Les autres magazines, aussi j’imagine. Puis le numéro de janvier est consacré à l’horoscope. Car on sait bien que tout ça se vérifie et qu’une personne avertie en vaut deux, plus capable d’être sensible à la sérendipité.

Rétrospective pourquoi non ?
Parce que cela ne sert à rien de regarder derrière.
Nul n’a jamais pu prédire l’avenir à partir du passé
L’histoire économique en est la preuve
Notre histoire personnelle aussi, si besoin est.
Ca enquiquine tout le monde le diaporama des photos de l’année, qui ressemble d’ailleurs à celui de l’année dernière sauf que vous avez kilos et cheveux blancs en plus.
La liste des meilleurs tubes, films, livres, séries… est faite partout, par tous
Et j’ai partagé les miens au fur et à mesure ou presque.
Il n’y a rien à dire de plus donc ?

Et bien si.
Si vous allez au delà de ces lignes, je ne vous épargnerai rien de ces moments qui ont fait 2014.
Parce qu’une rétrospective sert à voir le chemin parcouru, à se réjouir des bons moments, à verser une (ou plusieurs c’est selon) larmes au passage, bref à se souvenir, à se construire et à poursuivre.

2014, façon impressionniste :

Roanne en toile de fond, avec les joies du TER, la France « d’en bas », le pâté de tête et le dialogue social d’anticipation, une expérience singulière entre direction et syndicats pour « oser la France » et maintenir l’industrie en France. Ce n’est pas rien, ça vaut bien quelques nuits à l’hôtel Ibis.

René Burri - Sao Paulo
La mort de René Burri que j’ai appris par mon iMari grâce à son iPhone un matin où j’étais à Roanne et où tournait en boucle la mort du PDG de Total qui a complétement occulté celle du photographe.
Et pourtant ce dernier nous a plus donné à rêver que De Margerie.







Mes livres et BD qui sont enfin sortis des cartons 4 ans après la Chine. Ils ont une place de choix, au soleil, sur le palier des enfants. Je peux enfin les regarder, les sortir, les relire, les partager, y revenir, me rappeler. Un vrai bonheur que ce moment où j’ai du leur trouver une place sur chaque étagère, comment les agencer : par couleur ? par taille ? par genre ? par ordre alphabétique ?
Plus ou moins au petit bonheur au final, le mien, et le vôtre quand vous passerez les emprunter.


L’introduction dans nos menus des hamburgers et des pizzas. Tout « home made » par les enfants, mais quand même. 
Et aussi les macarons de toutes les couleurs
Et le radis noir en salade.
Et le Dom Papa, un rhum juste divin qui vient des Philippines et qui se boit comme du petit lait.



Les WC d’en bas. Là aussi, la fin d’année a vu l’avènement du lieu de plaisance. Depuis le temps qu’on s’acharnait à rendre cet endroit respectable, il est désormais accueillant!


Pour notre plus grande joie: l’ouverture d’un Marks et Spencer Market Food à Luxembourg, sur le boulevard St Michel. Comment avons-nous fait toutes ces années sans lui? Christmas cake, cheddar et Lancashire cheese, Piccadilly et Worcester sauce, ginger snap et digestive biscuits…
Sans oublier le vin de Margaret Valley (Australia) ou le Marlbourough Bay (NZ).
Nous sommes passés devant un soir entre Noël et Jour de l’An, nous revenions du Grand Palais où nous n’avions pas fait les 3 hueres de queue pour l’exposition Niki de Saint Phalle. Nous étions tellement contents de notre découverte (bien que relative car il suffisait de passer devant pour le voir) que nous avons du nous retenir de ne pas embrasser les vendeurs pour les remercier.

Ma reprise en main de la cave à vins. Désespérée par son état d’abandon, angoissée par son vide, j’ai rangé ce qu’il y avait, jeté les bouteilles vides, interdit le Bordeaux (après avoir lu le reportage dans XXI), et me suis intéressée à ce que je voulais y mettre. Je suis désormais abonnée à « 3 fois vin », qui m’envoie tous les mois deux bouteilles, je passe chez mon caviste à la suite du marché pour acheter des caisses, et je laisse des fortunes à la mère du copain de ma sœur (véridique) pour qu’elle m’achète les mêmes Bourgognes qu’elle choisit pour elle. So far, so good, mais ça ne se remplit pas aussi vite qu’il faudriat pour calmer mon angoise, je bois trop. L’étape suivante est d’installer des nouveaux casiers à bouteilles, je vais être limite en capacité de stockage (donc je vais devoir boire encore plus).

Devenir mère d’une adolescente. JE NE SUIS PAS PRETE !
Plus que quelques centimètres et je suis la taille en dessous, je ne tiens déjà plus la distance au crawl, ni à la course de vitesse. Je n’achète plus ses fringues si elle n’est pas là, je ne me lève pas le mercredi matin pour l’accompagner à l’école, et si elle ne claque pas encore la porte, l’insolence n’est parfois pas très loin. Elle est payée quand on sort et qu’elle garde ses frères, mais elle n’a pas le droit de mettre du vernis sur ses ongles pour aller à l’école (je me demande pour combien de temps encore). Elle n’a pas encore demandé d’aller au ciné avec ses copines car j’aime trop aller au cinéma même voire des âneries, mais un jour je vais être sur le carreau.
Je ne suis vraiment pas prête. Mon Imari qui a une forme de sagesse (peut-être grâce à son Iphone) me dit que je ne le serai jamais de tout façon, autant y renoncer tout de suite.

Une année où j’ai encore dit « Oui ».
Je ne suis pas une rebelle, c’est la triste vérité, je dis « oui » très souvent.
Je leur ai encore dit « Oui ». En 2014, j’ai accepté de devenir associée dans mon cabinet de fous. J’y suis la plus normale de tous, et ce n’est pas vraiment rassurant. Alors en 2015, je passe du côté de la force obscure du Patronat. Et ça me fait bien rire, mon compte en banque aussi.
Je ne vois pas vraiment ce que ça va changer, sauf que j’ai enfin à ma main de quoi changer le monde. Rien que ça.
Quand je vous dis que je suis un super héros,
Comment pouvez-vous encore douter ?

Préparez-vous, préparons-nous, en 2015 à faire ce que nous pouvons pour changer le monde tel qu’on le voudrait. C’est ce qu’on peut se souhaiter de mieux.