jeudi 24 août 2017

Qu'avez vous écouté cet été?

pour bien écouter,
s'installer confortablement
Je ne parle pas de musique. 
Je parle de podcast. 
Ma grande découverte de l'année. Une pratique régulière, comme le yoga. Et ça me fait un peu le même effet d'ailleurs.
Un collègue m'a dit "y a que toi qui te fais regonflée par un podcast sur Cy Twombly après 2 jours d'animation de séminaire". Je me suis sentie un peu bizarre, un peu comme si j'étais une anomalie de la Nature. Mais pourquoi pas? 
Trouver son remontant c'est bien, c'est même essentiel. Surtout quand ce n'est pas du chocolat, de l'alcool ou des cigarettes. 
Un podcast, c'est sain. Ça tient compagnie sur demande, c'est peu demandeur justement. C'est tout le temps avec vous, à peu de frais. Ça se renouvelle vite.
J'écoute dans les transports, dans la voiture, dans le métro... Pas sur mon scooter, là je divague.
Je ris toute seule, souris aux inconnus, suis émue parfois... 
Et j'ai l'impression de découvrir des gens. Des gens plutôt que des choses. Je préfère entendre des artistes parler de leur oeuvre, d'eux, plutôt que des discours thématique. 
"Pardon Adèle Van Reeth, mais les nouveaux chemins de la philosophie j'ai abandonné. Je vous jure que j'ai essayé, j'ai insisté. ça n'a pas pris. Je vous lis avec interêt et régularité dans votre chronique dans Lire."

Ma petite selection, que je partage avec vous : 

  • une vie une oeuvre, sur France Culture, en particulier sur Cy Twombly, ou Isadora Duncan (la danseuse), ou encore Claude Levi-Strauss (mon amour de jeunesse quand j'ai lu la pensée sauvage en Terminale)
  • le temps des écrivains France Culture : l'émission spéciale William Finnegan (jours barbares), je me suis même tapé un podcast d'une radio californien pour surfeurs où il intervenait rien que pour l'entendre parler.
  • les grands discours sur France Inter : Simone Veil et son discours de 1974 à l'assemblée pour la loi autorisant l'avortement. Quelle émotion que de l'entendre parler, prononcer les mots que j'avais déjà lu plusieurs fois... Dans les trésors de ces podcasts estivaux : Mandela, Luther King. Je rêverai de "the last frontier" de Kennedy par exemple. Vous me direz que je pourrai trouver tout ceci sur youtube et qu'en plus j'aurai les images. Je ne veux pas des images, ça me pollue. Je veux m'immerger dans la voix. Je suis sensible aux voix, aux intonations, aux oscillations, aux mots choisis. Je ne veux pas en perdre une miette.
  • master class sur France Culture. Celui avec Sylvain Tesson (oui, je sais, encore lui), Jean-Christophe Ruffin, ou encore Angelin Preljocaj.
  • je cherche aussi par nom : William Finnegan a été dans plusieurs émission notamment Ping Pong sur France Culture, Sylvain Tesson est très médiatique (ok, j'arrête avec lui), Edgar Morin... à vous de choisir les vôtres.
  • Grand bien vous fasse sur France Inter traite de thèmes que l'on peut écouter en famille (dans la voiture sur les longs trajets, que notre fille apprécie (tout n'est pas perdu).



Oversized Canada #5 : Act Canadian...

Deux fois plus d'espace avec le reflet
Un leitmotiv pour rester zen comme eux en tout situation. Keep calm and chill out.
Je l'ai déjà dit, personne ne roule vite, malgré les énormes voitures, malgré l'absence de radar, bien que les routes soient longues, droites, désertes. 
On roule pépère et on ne klaxonne pas. Jamais. Même s'il y a un bouchon (à cause des ours), même si on attend 20 mn, montre en main, du fait des travaux. On reste tranquille, on sourit, on attend, en admirant le paysage.
Et en ville, on laisse passer les plus petits que soi : les vélos, et les piétons. Et les vélos laissent passer les piétons. C'est la hiérarchie inversée : plus tu es gros, moins tu es prioritaire. L'exact inverse de la Chine. Je me demande comment les chinese Canadians s'en sortent (plus d'un tiers de la population sut la côte Ouest).
On démarre tranquille au feu, sans s'énerver quand celui de devant n'avance pas. On n'accélère pas brusquement non plus, c'est smooth. On ne tourne pas vite au croisement pour passer devant la voiture qui arrive on attend qu'elle passe justement... 

Dans les magasins, on fait la conversation. On a mis un peu de temps savoir répondre à la question "how are you doing guys today?" de chaque caissière. Et je ne suis pas certaine que notre repose soit la bonne. "doing good,  and you?". Le "and you" semble superflu avec la caissière, et pourtant elle peut continuer sur le même ton. Elle range nos courses dans des sacs en plastique, en faisant très attention aux oeufs, qu'elle nous donne d'ailleurs à part, en se déplaçant. Tout cela prend du temps, elle n'est pas pressée, nous non plus ("je te rappelle qu'on est en vacances au Canada" on se le redit pour ne pas faire nos parisiens impatients. 
Parfois la caissière est un caissier, comme le conducteur du bus de nuit est une femme, ou le mec des travaux avec un casque au bord de la route, ou encore celui qui décharge les bagages du train. Tous des femmes.
Quand ces gens là repèrent que nous sommes français, c'est encore plus long. Ils tâtent de leur français : soit parce qu'ils ont vécu au Quebec, soit parce qu 'ils viennent de suivre un tutorial de 6 mois sur internet... Dans tous les cas, c'est stressant, car on ne comprend pas qu'ils nous parlent en français et on répond en anglais. Mais on "keep cool and act Canadian", avec bienveillance et sourire.

Les gens interpellent en se croisant dans la rue, même quand ils ne se connaissent pas   :
- il fait chaud aujourd'hui hein
- oui , et c'est bien
- oh ce n'est pas pour me  plaindre, c'est juste pour dire
- bonne journée...
Avec le sourire, en prenant le temps.

Ils ont le temps, ils ont l'espace, ils ont le sourire. Et pas uniquement parce que ce sont les vacances.

Rentrée à Paris, la vie semble rude. 
Je m'emporte et je me répète comme un mantra "act canadian".
Mais je n'ai ni le temps, ni l'espace, ni le sourire.
Et si je faisais comme si j'avais tout ça and act canadian?




jeudi 10 août 2017

oversized Canada#4 : big dream

Un peu plus loin sur la gauche  : l'Alaska

Un jour je serai une vieille dame, vieille Dame plutôt (enfin j'espère le D majuscule).
Je me lèverai le matin, un peu après le soleil, je récupèrerai le journal livré au pied de ma porte. Je serai obligée de mettre un pull-over avant d'ouvrir, parce qu'il fait froid, on est à Prince Rupert, au Nord du Canada sur la côte Pacifique.
Avec mon journal, je m'installerai devant ma théière bien chaude (Lady Grey le thé, pas Earl Grey je veux la version plus raffinée du Earl Grey) là devant la grande fenêtre : celle de droite. 
Je prendrai connaissance des nouvelles du monde en sirotant mes mugs de thé, jusqu'à ce que la théière soit vide. Je verrai partir le ferry à 7h30, avec toutes ses lumières allumées comme une grande guirlande de Noël éclairée toute l'année depuis déjà 5h30 le matin.
Alors, je changerai de pièce, et j'irai à l'autre bout de la maison dans le bureau : la fenêtre tout à gauche sur la photo, et devant mon Mac  (on ne se refait pas, surtout en vieillissant), je poursuivrai l'écriture de mon livre. Ce ne sera pas le premier, ce ne sera pas non plus le dernier. Une fiction probablement, un roman comme on dit chez nous, ou ce nouveau genre inclassable "non fiction", plébiscité par les Editions du Sous Sol (Laure Adler, entre autres).
En été, je ferai une pause un peu après 10h (am, parce qu'à ce moment à, je dirai am et pm après chaque heure), dans les fauteuils qui sont dehors, au soleil, en profitant de la vue marée basse altérnant marée haute. Pas de baleine dans ce coin de la baie, pas assez profond, alors je me permettrai, les jours de grand beau temps une sortie dans la baie pour aller voir les grands cétacés. 
Et quand mon volume sera terminé, je ferai mon paquetage, je jetterai le tout dans mon vieux pick up Chevrolet pour faire la route en 2 jours jusqu'à Vancouver.

C'est quand je serai une vieille Dame. 
Mais j'ai déjà repéré la maison, il faut prendre de l'avance.

Oversized Knda#3 : small differences that make THE difference


Qui peut enrouler ses shoes autour du fil?
Jeu répandu dans les pays anglo saxons, pas encore arrivé chez nous
Je ne sais pas ce que disent leurs mères?

Il y a une scène mythique dans Pulp Fiction (une parmi plusieurs, je vous l'accorde tout le film est mythique) ; une des scènes d'ouverture où le personnage joué par John Travolta explique à son partenaire (de tuerie) les "small differences" avec l'Europe:
Vincent (John Travolta) : you know what the funny thing is about Europe? It's the small differences
Jules (Samuel L. Jackson) : for example?
...
Vincent : do you know how they call a quarter pound with cheese in Paris?
Jules : they don't call it a quarter pound with cheese?
Vincent  : with their metic system they don't know what a quarter pound is. They call it Royal With Cheese...

C'est un peu pareil ici.
Je vous passe la différence être Crips et Chips, sans oublier les french fries, et  les french Canadians corsent le tout avec la Poutine (rien à voir avec le Russe connu), et que nous n'avons pas encore goûtée.
On loue une voiture de gamme "intermédiaire". Et on se retrouve avec un gros 4x4 (standard français), toit ouvrant, full options. La première fois, on s'est dit qu'on nous avait upragdé sans nous le dire (à cause de l'attente au comptoir, du fait de 2 japonais crétins comme pas possible que j'ai cru assassiné, seule ma bonne éducation m'a retenue - qui y croit?). Mais quand à la 2ème location, on a de nouveau eu la même voiture, on a compris que "intermediate" c'était ça. Et sur les parkings, croyez moi, on a la plus petite voiture!
Les frigo (de marque frigidiaire) font 1,2m de large.
Le lait ne se vend pas en dessous d'une contenance de 2l en version avec ou sans lactose, et de tout à partiellement écrémé avec des incréments de 1, 2 ou 3%. 
Il existe du fromage sans lactose, des biscuits sans gluten par rayons entiers, des produits sans "carbohydrated products" (glucides).
La glace se vend par 1,66 litres (qui doit correspondre a un nombre entier de Oz), la moutarde se vend comme le Ketchup en bouteille de 750ml dans sa plus petite version.
Les caissiers mettent les courses dans les sacs en plastique, qui sont (encore) gratuits et donnés en abondance.
Les prix sont donnés hors taxes et ça, on ne s'y fait pas : on prépare notre monnaie et il nous en manque toujours. 
Les taxes varient d'un produit à l'autre, et d'un état à l'autre, on ne sait jamais les calculer (et de toute façon on oublie!).

Les gens sont sympas, toujours un mot gentil dans les magasins prêt à aider (un peu trop parfois). Quand ils nous parlent français, on répond en anglais, on ne veut pas les vexer, mais on ne comprend rien à leur accent pourri, pas très classe, qui rend la voix rauque et transporte quiconque en personnage  de "bienvenue chez les Chtis" version canadienne.

Les automobilistes respectent les limitations de vitesse (ce qui nous interroge sur le besoin d'avoir de si grosses voitures, 4x4 plus haut que moi hauteur au capot), maxi 100km sur les highways. Au croisement, celui qui la priorité est celui qui est arrivé en premier : ça demande une sacré mémoire, les Alzeihmer ne conduisent plus.

L'alcool s'achète dans les "liquor shop", et suivant les coins, les bouteilles doivent être transportées dans un sac opaque et on doit avoir sur soi une ID pour prouver son âge (je suis flattée).
Les Canadiens sont soit très sportifs soit obèses, pas d'intermédiaire (comme pour la voiture). Chacun a dans son pick up énorme : un canoé, un vélo, un bateau, un surf, un paddle board, un mobile home...voire tout en même temps, en  plusieurs exemplaire.

On peut avoir un "breakfast all day" dans les "café" ou les "bakery", mais pas dans les restaurants. Le breakfast existe en version"sandwich" : les oeufs brouillés, le bacon, les veg (au choix épinards, champignons tomates) dans un bagel (là le choix est presque infini) ou en version "wrap" (seulement 3 ou 4 choix de wrap selon les endroits). Passer sa commande relève de l'embuche, surtout quand le choix est débité à la vitesse du son, "first one you said, please" est souvent la réponse qu'on donne.
Et le café, trop de variantes. Ca fera l'objet d'un billet dédié.



Hier nous avons vu notre premier orignal (moose, ici, version américaine de l'élan).
This is life in Canada!




mercredi 2 août 2017

Pour quels endroits sommes-nous faits?



"Je suis faite pour certains endroits (...)
Pourquoi es-tu prête à sacrifier ta vie? Et je n'ai pas répondu.
Mais (...) j'aurais pu dire : pour ce monde je pense.
Pour de la bonté. Pour les moments simples, quotidiens que nous cessons de voir alors qu'il ne faudrait pas, une marmite où l'eau bout, ou une fleur plus ouverte que le jour d'avant. Parce que j'aime vraiment ces moments là. J'aime les endroits comme les marécages ou une grotte."

Un bûcher sous la neige  - Susan Fletcher

Ce livre m'a été offert et j'en suis ravie (@merci, tu te reconnaitras).
J'apprécie rarement qu'on m'offre des livres. C'est osé car je lis beaucoup, je suis pénible sur les choix, exigeante sur l'écriture, méfiante sur les têtes de gondoles. Quelqu'unes de mes amies s'y risquent (oui, toutes des "elles") et avec succès, ce sont toutes des lectrices avides, critiques, et qui offrent d'abord des livres qu'elles connaissent plutôt que les conseils du libraire (j'adore le mien, mais pas certaine que je suivrai ses conseils)

Un bûcher sous la neige donc, un livre que je n'aurai pas acheté si j'avais lu uniquement la quatrième de couverture. Il aurait fallu une critique (dans Lire Magazine) ou un forte recommandation par quelqu'unes de mes amies lectrices.
Je ne vous dirais rien du résumé. Je vous dirais juste que je n'ai qu'une envie : celle de retourner en Ecosse, aller  à Glencoe, dans les Highlands. Ce livre est un hymne à la vie, a réussi à m'intéresser à l' Histoire (celle avec un H majuscule), au travers de l'histoire de cette femme, sorcière, fée, poétesse, philanthrope, humaniste avant l'âge. Un roman si bien (d)écrit que l'on sent les plantes, que l'on voit le paysage, que l'on est dans le roman.
J'ai senti le froid de la neige, la chaleur du bûcher, j'ai vu la rousseur des écossais, l'odeur de la tourbe.

Et je me suis demandée pour quel endroit j'étais faite.
Pas sûre que ce soit la ville où j'habite aujourd'hui.
Pas sûre non plus que je sois sédentaire.
J'aime l'idée du nomadisme, d'être loin de tout (encore faut il avoir des attaches pour en être loin...), d'être étrangère là où je suis, et de m'y sentir bien...
Il y a quelque chose d'universelle moi, que j'entretiens avec chaleur et bienveillance.


Oversized Knda#2 : Aujourd'hui, 1er août, j'ai vu ma première baleine


jet-dos-queue (de profil! ah ah) - Vancouver island

D'abord son jet, hors de l'eau, comme dans les livres pour enfants. 
Un geyser, grand pour la maman, petit pour le baleineau.
Puis le dos, long, noir tacheté de blanc incrusté de coquillages.
Et enfin la queue. Comme on l'imagine, la queue de baleine, symétrique, élégante, avec une forme de maie quand on pense à ce qui précède.
Elles nous entouraient. Tout autour de notre petit bateau. Nous n'étions pas inquiets que notre embarcation se retourne, elles avaient l'air si paisible avec leurs 30 tonnes à déplacer. Des ballerines-baleines encombrantes et gracieuses. Elles nous tournaient autour, un ballet régulier : jet, dos, queue.
Emouvant.
Après la loutre de mer, qui a l'air d'un enfant terrible, espiègle et joueur, incontrôlable, la baleine semble raisonnable, nonchalante et déterminée. 

Ce pays semble si loin de tout, pas géographiquement mais culturellement. Il semble avoir réussi là ou d'autres (nous en particulier) luttons encore. Il semble avoir concilier de vivre dans la nature sans la détruire, de vivre avec la nature sans la dominer, de partager le territoire avec des animaux sauvages sans les massacrer...
Croiser un ours, se promener au milieu des loups, visiter des baleines, observer l'aigle, rire avec la loutre... que des banalités. 
Ceux qui me connaissent le savent, je suis peu portée sur les animaux, pas même les chats. Le plus que j'ai toléré chez moi est un poisson rouge qui a fini dans les toilettes chasse tirée.
Et pourtant ici, je trouve cela remarquable. Remarquable le vivre ensemble, le partage de l'espace, la cohabitation, les précautions requises juste dans les gestes du quotidien : pas de nourriture qui traine dehors, les poubelles directement dans les containers sécurisés ...

Dans les fleurs, en prenant le thé, j'ai vu un colibri. Sur le balcon, un martin pêcheur.

Sur le chemin du retour, j'ai vu mon deuxième ours.
This is life in Canada!

mardi 1 août 2017

Oversized Knda#1 : Aujourd'hui, 31 juillet, j'ai vu mon premier ours


Pacific Rim National Reserve - Vancouver Island

On roulait tranquillement vers la plage, en pleine après midi, sur une route normale pour le Canada, c'est dire coincée entre deux forêts de hauts sapins. Une forme noire est apparue au bord de la route, une forme noire qui se déplaçait.
Un ours. 
Pas bien haut, pas plus d'1,2 m à quatre pattes. Il a traversé la route, devant nous, tranquillement. Excitation, émerveillement, affolement.
Une fenêtre de voiture a été ouverte, le toit ouvrant aussi, le temps de sortir l'appareil photo, l'ours était reparti dans la forêt, juste de l'autre côté de la route.
C'est une chose de lire les panneaux qui préviennent  de sa présence, c'en est une autre de le voir en vrai. 
De se garer sur le parking juste après. 
De se promener sur le "costal trail" entre mer et fôret. 
On ne se promène plus tout à fait de la même façon. Surtout après avoir rencontré des randonneurs qui nous demandent si on a croisé un ours parce que les gens juste avant nous l'on vu alors "keep your eyes open, folks!".
Nous avons marché en rang serré, les yeux grands ouverts, attentifs à chaque mouvement nous répétant  les consignes de sécurité : restez calme, parler d'une voix confiante, reculer lentement...
Pas les mêmes consignes que pour les loups, signalés comme très actifs en ce moment dans la région?
Promenade aux aguets, partagés entre envie et angoisse : celle de se retrouver nez à nez avec un ours.

Ici, les ours passent des panneaux à la real life, this is not just virtual stuff. My gosh!
This is life in Canada #1.