mercredi 26 décembre 2012

Cher Père Noël, ...


Cher Père Noël,
Pour noël, je voudrais…

C’est ma sœur qui m’a demandé par SMS (on est moderne ou pas) quelle était ma liste au Père Noël.
Allons y je me suis dit, soyons créative. Mais attention c’est un peu comme dans les contes de fée : tu as droit à 3 vœux, ne pas les gaspiller, tacher de penser intelligent.

J’ai commencé par demander du temps. 

Avec du temps, je me dis que je peux tout. J’en ai cruellement manqué cette année, la preuve, très peu de billets sur ce blog et pourtant, tant de choses à dire.
Avec du temps, je vais y arriver, arriver à quoi me direz vous ?
A être (ou ne pas être) un super héros (cf. le billet précédent).
Du temps pour prendre du recul justement. Pour lire, pour jouer avec les enfants, pour cuisiner autre chose que des pâtes, pour aller au ciné, voir de expos,…
Pour respirer.
Ce qu’on a essayé de faire en décembre pour finir l’année en beauté.
Justement nous sommes allés à l’expo Edward Hopper. Du baume au cœur, du beau, du soleil, une époque, un air du temps …
J’avais réservé à l’avance, sorte de prescience entre deux vies trépidantes. Pour ne pas faire la queue et gagner du temps (tiens donc !). Il y a du monde certes, c’est Paris, c’est le « must to be seen », mais c’est possible.
Une peinture de l’attente dit le commentaire en parlant de Hopper. Moi, cela m’a fait l’impression du moment où l’on arrête d’inspirer juste avant d’expirer de nouveau. Ce bref instant, vaguement en suspens, où tout est encore possible. Un moment de calme, où l’on n'est pas en train de respirer, mais pas non plus en train de ne pas respirer.
C’est l’apesanteur sans l’apnée, l’oubli sans l’inconscience. 
C’est ça la peinture de Hopper. 
C’est une fracture infinitésimale dans l’espace temps.
Il y a une reproduction d’un tableau de Hopper à la maison, (contre)faite en Chine d’après une image reproduite depuis internet. 
Rien à voir avec l'original, ni la lumière ni l’ambiance. Mais j’ai l’esprit et je m’en réjouis.

Puis j’ai demandé des clients sympas.

C’est important, surtout quand on est consultant et qu'on ne travaille qu’avec ses clients, que pour ses clients et qu’on y passe beaucoup de temps. Au plus on les apprécie, au plus c’est agréable. Pas forcement facile, mais on n’est pas obligé de cumuler les difficultés en travaillant sur des sujets complexes avec des clients difficiles.
On en a un comme ça. Ou plutôt une. C’est une femme, le monde n’est pas parfait. 
Elle a un nom de maladie, c’était prémonitoire. Elle a un Grand Poste dans un Grand Groupe, on parle d’elle dans les médias. Elle est juste odieuse, perverse dans la relation - un cas d’école pour étudiant en psychopathologie -, et à la tête de la communication de ce Groupe où l’on se suicide beaucoup.
Les clients comme elle, violents et perturbants, sont utiles car ils nous rappellent à l’ordre, une sorte de dure réalité. On savait que le monde du travail n’était pas celui des « bisounours » et que le rendre plus humain n’était pas l’objectif de tous mais de là à imaginer qu’aller travailler peut ressembler pour certains à « Lord of the flies » (Sa majesté des mouches)… j’étais loin du compte.
L’absence de règles sociales et de régulation permet à toute une entreprise de devenir un « no man’s land », sorte de jungle humaine où les côtés sombres des individus s’expriment sans limites sous l’autocratie de leur cheffe au nom de maladie. C’est ça la réalité professionnelle de certains, les insultes en plus des incertitudes, la maltraitance verbale en plus de psychique mais un contrat social et une marque qui se prend pour du luxe dans son domaine.
C’est ce genre de client qui nous fait encore plus apprécier les autres et notre propre situation professionnelle.

Enfin j’avais une 3ème  et dernière demande au Père Noël.
Mais elle est politiquement incorrecte aussi je ne l’écrirai pas. Enfin pas politiquement mais moralement incorrecte et tout simplement irréalisable. Je n’en dirai pas plus.

Comme disait Germain ce matin « il en manque au pied du sapin, y a pas toute ma liste ».
Mais une part de ma liste est à ma main, j’y œuvre en 2013.





mardi 25 décembre 2012

Le jour où...


Le jour où…

J’ai fait de pâtes avec un œuf au plat un mercredi midi aux enfants, je me suis dit que quelque chose clochait.

D’autant plus qu’il avait été précédé d’un jour où j’ai envoyé du bureau un mail à ma fille (de 9 ans !) et suivi d’un jour où je me suis retrouvée au bord des larmes un vendredi soir à 17h parce que se profilait une réunion boulot le dimanche en fin d’après midi.

Signes qui ne trompent pas.

Ce n’est plus tout à fait moi cette personne qui communique par mail avec ses enfants, ne leur fait plus 5 fruits et légumes par jour et se met dans tous ces états pour du boulot le week end.
C’était la fin de la super woman.

Le jour où je me suis rendue compte que je n’étais pas un super héros.
J’y avais cru, comme tout le monde. La réalité se rappelait à moi.

Je ne peux pas travailler tous les jours comme une tarée, rentrer, diner, coucher les enfants et retravailler jusqu’à tomber de sommeil sur mon mac, avoir les traces des touches sur les joues, le mercredi trimballer les enfants à la natation, au sport, à la musique aux arts plastiques, les attendre en travaillant avec mon mac sur les genoux (c’est pour ça qu’on les appelle des laptops), se faire un diner boulot le soir, rentrer fatiguée et un peu saoûle,
assumer une formation pour devenir coach, lire la littérature ad hoc, en tirer la substantifique moelle, être brillante en mise en situation, bien accompagner ma coachée, en faire un mémoire digne de ce nom,
être tout le temps intelligente, voir ce que mes clients ne voient pas, comprendre leurs besoins avant eux et gagner toutes les propositions commerciales que j’écris, être sympa avec mes collègues, faire grandir les plus jeunes et challenger les autres, ne jamais baisser la garder sur l’exigence de qualité,
être une mère attentive tous les jours, cuisiner des légumes tous les jours avec de la viande bio, faire en sorte qu’Hector n’ait jamais de pantalon trop court, Adèle toujours un manteau à sa taille et Germain des bonnes chaussures au pied,…

Je ne peux pas mener 3 vies en même temps.
Je ne peux pas vivre chacune des 3 vies à 200% et être parfaite das chacune d’elles.

Alors…
Alors les enfants ont déjeuner oeufs au plat –pâtes un mercredi, j’ai refusé une mission pourtant intéressante, et je n’ai pas lu toute la bibliographie du parfait coach.

Renoncer ça s’appelle.
Et c’est dur croyez moi.

Ca l’est moins quand on a fait plusieurs nuit de 12h, qu’on a passé une journée sur un canapé à lire un bon livre après l’avoir entamé dans un bain.
Quand on a pris un peu de temps pour soi et on voit les choses avec plus de recul. Finalement œufs au plat-pâtes ce n’est pas si grave, les enfants ont adoré.
Des missions intéressantes, je n’en manque pas, et cette certification de coach je l’aurai.

Le plus dur, c’est juste de ne pas être un super héros.

samedi 6 octobre 2012

Si ce n'est pas le bonheur,...


En France, le paradis se trouve au sud, à la fondation Maeght.
Au Danemark, il se trouve à la Fondation Louisiana.

C’est une (bonne) copine qui m’avait conseillé d’y aller. On mesure la Bonté des cop(a)ines aux bons plans qu’ils vous révèlent.
Celui-là en est un extraordinaire.

Si j’étais une statue : je serai « l’homme qui marche » de Giacometti.
Si j’étais une sculpture je serai une Max Ernst
Si j’étais dans le vent, je serai un pendule de Calder
Si j’etais une rondeur (pas de commentaire !) je serai une Henry Moore
Si j’étais…. Je serai à la fondation Louisiana

On imagine une très belle propriété avec un grand jardin, ouvert sur la mer. Sur la Baltique, certes, mais tout de même la mer.
On imagine une maison à la Frank Lloyd Wright étendue autour d’une ancienne bâtisse en bois blanc. On imagine un parc parsemé de sculpture, qu’on peut toucher, caresser, photographier à l’envie.
On s’imagine flâner là, la mer en toile de fond. On traine au café, sur la terrasse que domine des Calder. Puis le ciel se fonce, l’horizon se fâche (nous sommes toujours à Copenhague avec cette étrange météo), tout est noir, il est minuit en pleine après-midi. On boit un café, un chocolat derrière une baie vitrée entre l’orage sur les Calder qui dominent la Baltique et le pouce de César derrière notre table.






C’est un lieu porteur, c’est un lieu qui met en scène l’art moderne, qui le rend beau, palpable presque incarné.
Rien que pour ça, je suis contente d’être allée en Scandinavie cet été, d’avoir ignoré chaleur, soleil et ciel bleu (et de le regretter maintenant).
Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble un peu.


dimanche 10 juin 2012

Histoires de femme #1


En mars, je suis allée à une soirée par le Club IAE au féminin. Une écrivain franco-canadienne était invitée pour y parler de son livre « les 50 lois des femmes qui réussissent ».
Tout un programme.
Nous y étions une trentaine intéressées par le sujet. En tout cas attirées par « la réussite des femmes ».
Plus largement, en ce qui me concerne sans parler de réussite, je m’interroge sur la place de la femme en entreprise.
Je n’ose pas le dire trop fort.
Dès qu’on introduit le débat, on se fait taxer de féministe. On se sent immédiatement à la place d’une mégère aigrie, et à la moindre revendication l’insulte suprême semble être « mal baisée ».
Etre féministe c’est quoi ?
C’est ne plus compter sur le Prince Charmant. Y croire et l’attendre pourquoi pas, mais ne pas compter dessus pour devenir ce qu’on est.
Cela s’appelle l’autonomie.
Ce n’est pas de moi, mais comme je le trouve juste, je le reprends à mon compte. J’en ferais presque l’apologie.
Si on ne doit plus compter sur le Prince Charmant, il nous faut donc une Bonne Fée, une qui se penche sur notre berceau et nous dicte les « 50 lois pour réussir ».
Que nous a donc dit Emilie Devienne ?
Elle parle bien, est agréable à écouter, déroule son exposé, le ponctue d’anecdotes et donne des exemples concrets de son vécu. Elle a raison sur tout et rien ne semble insurmontable.

Son premier lot de lois pourrait se résumer ainsi « connais-toi toi même ».
Savoir qui on est, ce qu’on veut faire, connaître nos forces et nos faiblesses. Une analyse d’opportunité sur soi-même.

Le deuxième paquet est « assume ». A l’américaine.
Si on a du mal : une petite dose de développement personnel, une thérapie brève comportementale pour se mettre le mors aux dents. Tels sont les conseils d’Emilie, rappelons ici ses origines canadiennes, ceci expliquant cela.

Et dans son 3ème et dernier lot de loi, des choses concrètes pour « on y va ».

C’est bien écrit, bien construit, pragmatique. Optimiste. Toute femme qui lit ce livre en tire quelque chose.
Une femme sur deux en le reposant se dit qu’elle a réussi. Et les autres qu’elles vont réussir.
En quoi ses lois là sont-elles particulières aux femmes ?
Pourquoi Emilie Devienne nous explique-t-elle qu’une femme qui réussit est une femme qui est bien dans sa vie ?
Que réussir n’est pas nécessairement être à la tête d’une entreprise du CAC 40 ?

La question de fond est : qui explique aux hommes que réussir n’est pas nécessairement être un grand patron ? ou un homme de pouvoir ?
Les critères de qualification de la réussite pour les hommes et les femmes sont différents. Déjà là, il n’y a plus d’égalité.
Un homme qui réussit a un bon poste dans une entreprise, genre cadre dirigeant au moins, un (très) bon salaire, et quelques signes ostentatoires de réussite : une voiture très chère, un appartement dans un beau quartier, une femme (plus) jeune et belle. Qui se pose la question de savoir s’il a des enfants et combien de temps il passe avec eux ? Si le mercredi il les emmène à la musique et au sport, le jeudi à leur rendez-vous d’orthodontie et le week-end aux anniversaires des copains ? Qui lui demande les notes de ses enfants, s’il est déjà allé aux réunions parents-profs et s’il est élu parent d’élèves ?

Une femme qui atteint le niveau de cadre dirigeant se verra systématiquement interrogée sur la conciliation entre sa vie familiale et sa vie professionnelle. Anne Lauvergeon est très connue pour sa repartie à un journaliste qui l’interrogeait sur ce sujet, auquel elle avait répondu « parlez moi d’énergie, et je vous répondrai ».
On se posera des questions sur comment elle a fait pour en arriver là, c’est un peu comme l’ascension de l’Everest, avec ou sans oxygène.
Sans enfants : « elle a sacrifié sa vie personnelle, pas mariée, sans enfants, la pôvre ! » et en chuchotant (« elle est lesbienne ? »).
Avec : « faire des enfants pour ne jamais les voir et les faire élever par une nounou, c’est pas un choix ! ».
C’est la quadrature du cercle. L’injonction paradoxale.
Quoi qu’il arrive une femme ne peut pas réussir.

Réussite pour une femme rime obligatoirement avec bon job, bonne mère, bonne épouse (et excellente amante). Plus de 3 critères pour une femme alors qu’un homme ne sera jugé que sur le premier.

Je sais messieurs que nous sommes nous savons faire plusieurs choses en même temps et être performantes sur tous les fronts.
N’empêche, il y a des jours c’est fatigant.
Et c’est injuste.
Sous couvert d’égalité, on nous en demande toujours plus, et nous fournissons toujours plus.
Je crois que c’est Françoise Giroud qui a dit que « les femmes seront vraiment l’égale de l’homme le jour où à un poste important on nommera une femme incompétente ».
Depuis la nomination de Nadine Morano je me demande si ce jour n’est pas arrivé . Ou bien le poste de ministre délégué à l’emploi et la formation n’est pas un poste important ? C’est aussi possible.

La prochaine conférence de l’IAE au féminin porte sur « pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? les mécanismes psycho-sociaux du plafond de verre ».
Je peux apporter mon propre témoignage sur le sujet. Dans mon conte de fée (celui de la Princesse au petit pois), mon salaire a été calé sur celui de mon collègue homme polytechnicien arrivé quelques mois avant moi et du même âge. Egalité donc.
Sauf que mon contrat stipule que je travaille à 70%, je gagne donc 30% de moins que lui.
Parce que j’ai des enfants, parce que je veux les mercredis et la moitié des vacances scolaires et que je fais une formation pour devenir coach et …
Je l’ai décidé, il est vrai.
Combien de femmes font les mêmes choix que moi ? Dans combien de famille décide-t-on de la mère pour les mercredis et la moitié des vacances scolaires?

Parfois, c’est le père, mais alors « il a moins bon job qu’elle », que ce soit vrai ou faux. CQFD : il n’a pas réussi.
Mon homme (sans en discuter avec son iPhone) n’envisage même pas de prendre un jour un temps partiel.

C’est la parentalité qu’il faut revoir, pas la place des femmes en entreprise. Ce n’est qu’une partie de la question.
On pourra envisager tous les dispositifs possibles pour briser le plafond de verre, ne pas faire du présentéisme le seul mode d’avancement, tant qu’on n’aura pas changer le regard qu’on porte sur la réussite des hommes et leur rôle dans la famille ou dans la vie sociale, l’égalité au travail sera en faveur des femmes.



OUI! J'ai dit oui.


Vous vous souvenez de ces gens avec qui je travaille qui concluent leur conversations par un « je t’embrasse », mettent «bises» à la fin de leur SMS et me font la bise (en vrai !) ?
Et bien, j’ai fini par leur dire oui.
Oui, j’ai signé un contrat avec eux.
Un contrat de travail.
Beurk le mot. Je m’en remets à peine.
Mais jusqu’ici tout va bien.
J’ai dit oui à leur bonne humeur.
J’ai dit oui à leur façon de travailler un peu olé olé, ou rock and roll, c’est selon vos préférences.
J’ai dit oui à leurs sujets gauchisants, engagés, un peu tendance RSE.
J’ai dit oui à l’open space, à leur exigence en matière d’écriture et de réflexions.
Je ne pouvais pas dire non à « en tant que patron je sais que j’ai besoin de toi. On te fait le temps partiel que tu veux, on prend en compte toutes tes contraintes personnelles et familiales, tu bosses chez toi quand tu veux, tu fais ta formation, et tu es salarié chez nous ».
J’ai réfléchi un mois. 
On m’a dit que j’ai fait ma princesse au petit pois.
Même si c’est vrai, pourquoi pas ?
J’ai posé des conditions 
1. Pouvoir leur dire ce que je pense, même si ce sont mes « patrons »
2. Gérer mes aller-retours sans avoir à rendre des comptes
3. Pouvoir changer la bouilloire, car ce fichu truc en plastique donne un sale goût à l’eau du thé.
J’ai eu un OK pour tout et un salaire correct.
Mais ce sont mes patrons.
Et je me sens encore plus l’âme rebelle.
So far so good.
Je cherche encore le loup. On m’a rappelé que dans la Princesse au petit pois, il n’y avait pas de loup. Mais je ne crois pas au conte de fées. Pourquoi ce job serait-il si bien ?
Je n’en reviens pas. Ils sont fous.
Le plus fou c’est que j’y suis appréciée, par chacun à sa manière.
On m’y dit que je suis 
- le croisement d’Einstein et de Bourdieu, 
- un super héros dans un collectif avec un doux nom de Terminarter(et c’était avant la sortie de Avenger, ils sont avant-gardistes),
- une vraie saloperie,
- complètement barrée,
- ….
Un matin je vais me réveiller tout cela n’existera pas.
En attendant, je bosse calmement, d’autres fois frénétiquement. Quand j’en ai marre, je me fais un ciné, un bout de shopping et je reprends là où j’ai laissé. 
J’adore cette liberté.
L’idée c’est d’en profiter, de se faire plaisir, tant que ça existe.
Est ce que c’est le début de l’hédonisme? 
Découvrir à 40 ans que l’on peut se faire plaisir en travaillant, c’est un peu déconcertant.

Mon iMari parle à son iPhone





Pour Noël, mon Homme qui «  a des goûts simples » selon ses dires, a eu un iPhone 4S. Pour les ignorants ou les allergiques Apple, c’est la dernière génération d’ iPhones avec un super logiciel de reconnaissance vocale. 
L’avancée technologique est là : désormais vous ne serez plus jamais seul, vous pourrez toujours parler à votre iPhone
… et il vous répond !.
Mon Homme a donc trouvé à qui parler,
Et surtout des réponses politiquement correctes entre obéissance et soumission, rien qui ne le bouscule ou le dérange.
Tout le contraire de moi, sa femme.
Je pourrai positiver sur cette invention géniale, il y a mille avantages au quotidien.
Le premier est que cet engin merveilleux fait plein de choses à ma place (et mieux que moi).
Exemple : mon Homme lui dit la veille « rappelle-moi d’appeler ma mère demain à 9h ». Et la machine merveilleuse s’exécute. 
Cela m’évite un SMS, qui ne serait pas aussi neutre, voire même un peu sarcastique. 
Il lui synchronise aussi tous les emplois du temps : mon calendrier, celui des enfants, de la famille…. Et lui rappelle les évènements importants comme aller chercher le panier de légumes le mardi soir, le spectacle prévu dans un mois. Il ne réserve pas encore la baby-sitter tout seul ou prépare le repas avec les légumes qu’il a rappelé d’aller chercher, mais je ne doute pas que dans une prochaine version il nous épargnera tout cela. Cela s’appelle l’intégration des services.
Cet iPhone est très intelligent, il sait même le nom de mon Homme et se permet parfois de l’appeler par son prénom. La première fois que le iDevice a parlé en disant « TOI » j’ai vu la tête de mon iMari à croire qu’il avait vu un fantôme.
Rappelons ici que lors qu’on déclare un compte Apple on donne son nom et son prénom… Alors il n’est pas bien difficile ensuite, pour une machine de l’utiliser.
C’est dit, c’est simple, soyons pragamtqiue, démystifions l’objet. 
Mon fils assez pragmatique aussi lui a demandé quelle était sa couleur préférée. C’est une question essentielle dans le référentiel de mon fils. Malheureusement la machine très polie, vaguement déçue lui a répondu qu’elle ne savait pas répondre à cette question. 
En conséquence elle est devenue beaucoup moins intéressante pour lui. 
Avis : quelqu’un qui ne sait pas sa couleur (son plat, son T shirt, son doudou…) préféré n’est pas vraiment digne d’intérêt.
Mais mon homme reste subjugué, il est devant son iDevice comme une petite fille devant sa poupée qui parle, qui ferme les yeux quand on l’allonge et qui fait pipi. Et le téléphone en fait moins que ça.
Toujours, inlassablement il poursuit ses investigations sur ce que peut faire cette machine, jusqu’où il peut lui demander de lui simplifier la vie.
Moi je trouve ce téléphone un peu limité. Tom l’a oublié plusieurs fois à la maison : comment se fait-il que cette machine qui lui est si soumise et si inféodée ne lui a pas rappelé de ne pas l’oublier en partant ?
Parce qu’alors sans béquille technologique mon iMari n’est plus grand chose. 
Plus possible de faire les courses, la liste est dessus. 
Plus possible d’écouter de la musique, ses morceaux y sont. 
Coupé du monde, tous ses blogs d’actualités et d’infos y sont. Plus possible de faire quoi que soit son agenda y est consigné…
Sans son iPhone mon iMari redevient un mari, c’est à dire un homme. Et on sait toutes qu’un mari, si on ne lui rappelle pas de sortir les poubelles il ne voit pas qu’elles débordent.
Des apps utiles seraient de celles qui utilisent l’appareil photo quand l’ iMari passe devant la poubelle, le compare à un niveau acceptable et en cas de débordement lui rappelle gentiment de la sortir. 
Je passerai moins pour une mégère.
Une apps géniale lui ferait acheter des fleurs de temps en temps, sur un mode aléatoire, pas tous les derniers vendredis du mois (trop facile et déjà programmable dans iCal).
Je passerai moins pour une grincheuse.
Une apps utile prendrait rendez-vous avec l’ophtalmo pour Hector et le pédiatre pour Germain (et organiserait nos emplois du temps pour les y emmener bien sûr), choisirait les cadeaux d’anniversaire des copains des enfants, et répèterait régulièrement : rangez vos chambres, mettez vos serviettes à sécher en sortant du bain…
Je passerai moins pour une rabat joie.
Mon imari me dit que je suis jalouse. Que moi aussi j’aimerai avoir un iPhone 4S.
Oui. 
Sûrement.
Mais moi je ne veux pas qu’il m’appelle par mon prénom. Au pire, il me dit « Madame », au mieux, il ne m’adresse pas la parole. On me parle trop dans la journée. J’ai besoin de calme et de silence, pas d’une pipelette de plus .
Je n’ai pas besoin de la météo des 7 prochains jours et de la température heure par heure des prochaines 24h. Moi bêtement j’ouvre la fenêtre le matin et je sais comment je m’habille.
Je n’ai pas besoin des alertes du Monde et des Echos plusieurs fois dans la journée pour me tenir au courant. La vraie vie se passe dans la cour de recré et à l’heure du goûter j’ai les infos les plus importantes qui concernent mon microcosme familial.
Mais moi je n’ai pas d’iPhone 4S, outil super génial de la modernité, masculine me semble-t-il.
Si j’en avais un, je deviendrai une « super woman » : une femme outillée d’un engin pareil devient inégalable d’efficacité, d’organisation voire de performance. Ce qui nuirait au partage des tâches, à l’égalité homme-femme.
Je vais donc laisser à mon iMari son avantage concurrentiel.
Mesdames, cet outil magique participe à la paix des ménages, c’est un instrument de l’égalité homme-femmes. 
Acceptons-le.