mercredi 22 avril 2015

Barcelone au printemps

encore à l'heure du café

Ces temps-ci, on (re)visite. "20 ans après", les remakes, les villes, les lieux, les sensations...
Tout cela ne nous rajeunit pas, et le voyage a bien changé, pas uniquement nous.
Il y a 20 ans, il n'y avait pas la queue, ni pour la Sagrada Familia, ni pour le parc Guell, ni pour les villas de Gaudi en ville. 
Il y a 20 ans, nous ne réservions pas notre hébergement
Il y a 20 ans, la monnaie était un enjeu, il y avait peu de distributeurs, nous devions changer dans les banques en tenant compte des horaires, nous devions calculer combien de pesos nous avions besoin, les frais de change comptaient...
Il y a 20 ans, nous croisions peu de touristes.
Il y a 20 ans, chaque voyage avait son lot de rencontres, et parmi elles, toujours des Israeliens. Où sont ils aujourd'hui? Ils se font discrets et ne sortent plus de leurs frontières. Ils ont été remplacés par les Américains. Je ne suis pas sûre que ce soit mieux.

Aujourd'hui, nous cherchons à éviter nos semblables quand nous voyageons. Nous préférons prendre un appartement pour être plus libres et ne croiser personne dans l'ascenseur ou au petit-déj. Nous parlons anglais dès qu'on croise des français et français au milieu des anglos saxons. Au pire nous nous taisons, pour ne pas être entendus. Nous voyageons pour essayer de nous perdre et nous ne faisons que croiser ceux que nous voulons éviter.
C'est vrai que Barcelone, à deux pas de chez nous, ce n'est pas un désert touristique. D'autant plus pendant les vacances scolaires et une semaine avec un match PSG vs BFC, c'est loupé.

Peu importe finalement. 
Tapas et sangria au menu. 
Un peu trop de Sangria, et pas assez de tapas. 
Trop de terrasses accueillantes, et rapidement ce n'est plus l'heure du café.
Un fond de soleil qui ne s'est pas encore décidé. Et la première insolation de l'année.
Des tatoués et des hypsters version ibérique cheap. 
Une ville où il reste encore des disquaires.
Une ville qui se arpente bien, en long en large et en travers. Les façades se succèdent sans se ressembler. 
Où finalement sans parler espagnol, on s'en sort.

Vamos a la playa

W comme Largo?

Déja les transats, mais pas encore la crème solaire

Un air encore hors saison

Vaguement cubiste


Barcelone en couleurs

Indigo, bleu,
Vert, jaune, orange, rouge
en rond, 

en ligne



en lignes, à carreaux
En vrac

en gros

mercredi 15 avril 2015

noRanne journal de bord #6, la Vitrine



la Vitrine dans un bureau de noRanne


Les gens se sont aussi habitués à moi là-bas, ils me prêtent leur bureau, et je deviens pour quelques heures la gardienne de la Vitrine.
C'est toute sa carrière qui est racontée là, ça parle de sa vie, de sa fierté, de tout ce qu'il y a mis et y met encore, et je ne parle pas de son implication un peu trop personnelle avec l'assistante du Directeur de l'Usine. 
Oui mais ça, on sait tous : pas de femmes en usine! "Les gars ne savent pas se tenir et ça fout le bordel". J'ai failli lui demander si en les voilant (les femmes) ce serait possible en usine?
 Je n'ai pas posé la question car d'un point de vue sécurité de fonctionnement des voiles partout ça se prend dans les machines tournantes, sans compter que la burka gêne un peu la vue pour le contrôle qualité. 

J'ai adoré ce que nous avons fait là-bas dans cette usine. J'ai adoré les gens que j'y ai rencontrés. Certains me le rendent bien d'après ma collègue, car il y en a un qui ne me quitte pas de yeux. "Connivence liée à la couleur des cheveux" diagnostique cette même collègue. Elle est forte, elle fait à la fois le recueil des données et son analyse!
Alors que dire ce site qui devait fermer et qui en prend pour 5 ans au moins, voire plus? 
Que dire de ces ouvriers qui sont des "vrais gens" -  pas des caricatures comme le reportage de XXI le montre des ouvriers de Peugeot à Sochaux?
J'ai aimé leur contact, leur façon de penser, d'aborder la vie rude. Je vous rappelle : toute la journée des chaussures de sécurité aux pieds, des bouchons d'oreilles pour le bruit, l'odeur partout jusque dans les dessous, la température tropicale même en hiver et le gilet jaune... 
On oublie les effets vestimentaires, la pause pipi quand on a envie et la cigarette quand on veut.
On oublie le travail en musique, le café avec son collègue, la théière sur le bureau, les échanges informels, les rires et les prises de bec, ...
on oublie.... la vie au travail.
Il ne reste que le travail. 
Alors c'était indispensable qu'il reste ce travail.
Et important qu'il se fasse dans de bonnes conditions.

J'aime participer à ça. 
J'aime croire que j'y laisse une empreinte. 
Et que j'ai servi, que j'ai apporté une pierre à l'édifice.

C'est quand on prend sa part dans ce qu'il se passe qu'on a trouvé sa place.
J'y suis, j'y reste.

la gare de Monceau les Mines, presque belle en cette saison!

noRanne journal de bord #5, chinois d'ici et là-bas



mon institution noRannaise
J'ai presque pris mes habitudes avec le temps. Le chinois en face de l'hotel m'accueille tous les soirs de la semaine sauf le mardi. Le menu ne varie pas, c'est un buffet à la chinoise, c'est à dire avec tout : du chinois à la française (riz cantonnais qu'on ne trouve qu'en France, des trucs sautés bien gras et du nougat...), des sushis, des frites, et de la viande et fruits de mer ( des calamars !, surement sortis de la Loire) à griller sur une plaque coréenne. Une affiche à l'entrée annonce qu'un pizzaiolo est recherché. A mon prochain passage, il y aura des pizza entre les sushis et les rouleaux de printemps.
Le seul truc vraiment d'origine dans ce restau est le nom - King Delices -  et surement les glaces qui sont dans un congélateur Carte d'Or mais les bacs à glace eux, viennent bien de là-bas.
Ces chinois de nORanne ont leur propre filière froid. 

Mes repas au King Délices se suivent et se ressemblent, la seule chose qui varie est le livre que j'amène avec moi, quand mes collègues ne sont pas là.

ma soirée livre "l'amour et les forêts"

En avril,...vous connaissez la suite

Cité U - avril 2015
Les mercredis se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui, soleil et repos. Un vrai repos. 
Sans coup de fil de clients, sans Mac sur les genoux dans les vestiaires pendant la piscine des enfants pour finir une proposition commerciale, sans relecture d'un document avant envoi,... sans rien.
Juste le soleil, le temps, un livre, mon casque et mon iPhone (enfin, l'ancien de mon iMari, pour ceux qui ont suivi).
Je me sentirai presque désoeuvrée. Je lis un livre sur lequel j'ai du mal à accrocher, je somnole au soleil sur les pelouses de Cité Universitaire, où c'est déballage de chaire blanche, de bataille d'eau, de rires et de soupir amoureux. 
Ils ont tous là, autour de moi, comme moi, à profiter des rayons.
Nous devrions tous habiter sous de meilleurs tropiques, vu l'effet que cela nous fait.


Le ciel vu de la pelouse de Cité U le 15 avril 2015 à 13h 51