mardi 24 juillet 2018

La règle des 20/80

Sur les murs - Arles 2018

"elle en avait conclu que quatre-vingts pour cent des convictions que nous avons à vingt ans se révèlent erronées. Le problème étant qu'on ne sait pas à quoi correspondent les vingts pour cent restants avant un très long moment."

Les fantômes du vieux pays - Nathan Hill

A vingt ans, j'étais contre le mariage, je ne voulais pas d'enfants, je détestais les sushis, et je trouvais que Venise était comme disneyland. Aujourd'hui je pourrai manger en famille avec mes 3 enfants et mon homme des sushis à Venise...

Il faut que je réfléchisse au 20% restant, car ils ne me sautent pas aux yeux.

dimanche 8 juillet 2018

Regarder passer l'été #1



Ca commence ici :

En se baladant au pied des falaises (malgré l'arrêté municipal qui l'interdit)
Ca permet de ne pas se trainer les "baleines" en claquettes et chaussettes de sport, affublés de cavaliers en survêtement aussi en claquettes de piscine mais avec des chaussettes blanches.

Le tour dure deux bonnes heures, acrobatiques en bas de falaises, échelles de corde et via ferrata (sans la ligne de vie), échelle tout court rongées par les marées, eslcades sur les roches, glissages sur les algues.

Nous sommes seuls dans la lumiere de fin de journée, la marée descend, entre mer et calcaire, crapahutant dans les galets.

Le retour par le haut, le long du Golf, la vue n'est que pour nous c'est l'heure du diner, ils sont tous attablés.
Restaurant du soir face au coucher du soleil, il est tard, nous n'avons pas de voisins de table et nos fruits de mer nous régalent.

Au petit déjeuner, à la chambre d'hôtes on se retrouve avec deux jeunes femmes voilées. Elles ont atterri là en cherchant quoi faire pas loin de Paris mais ne connaissaient pas, trouvent l'endroit merveilleux et sont d'une politesse excessive. Elles n'avaient jamais lu "L'aiguille creuse" d'Arsène Lupin, ni acheter de calendrier des PTT. Nous vivons dans le même pays, mais pas dans la même vie.
Viennoiseries au menu, croissant et de la brioche dormance, "avec plus de beurre quelles croissants" nous dit Marie Louise (notre hôte). Comment est)ce encore possible?

Le clos Lupin nous donne envie de relire l'aiguille creuse (en BD cette fois) et de voir les vieux films d'Arsene Lupin (de Yves Robert avec Brialy et Cassel - le père pas le fils).












Avant de se perdre dans le (petit) jardin d'Etretat où des artistes essaient des concepts pas toujours réussi (le projet "etraigner un arbre" par exemple, me laisse dubitatif, ou la sculpture gonflable en plastique rose - non montrée ici tellement c'était...).














Excellent chocolatier au passage, et la promenade est un spectacle à part entière.




Regarder passer l'été

le marronnier du parc en face

C'est mon programme pour l'été 2018.
Je ne veux pas me retrouver en septembre et me dire que je n'ai pas vu passer l'été, encore une fois.
Je veux en profiter, faire des choses, avoir chaud, prendre le temps de tout, prendre le temps c'est tout.

Ca commence avec le mois de juillet et ça se finir la 31 août, et j'aurai vu, bien vu les deux mois de l'année que je préfère.
L'idéal aurait été de ne pas travailler, prendre deux mois de vacances. Je ne suis pas prof, cette option n'est pas pour moi.
Prendre 6 semaines, j'y ai pensé, ce n'est pas impossible, juste un peu compliqué de dire à ses clients : "alors on se retrouve en septembre?".

Le résultat de mes intenses réflexions allie

  • travailler moins, c'est à dire des week-ends de 3 jours tout le mois de juillet et des semaines de 4 jours alléger (l'idée n'est pas de faire entrer la charge de travail de 5 jours en 4, c'est déjà ce que je fais le reste de l'année...)
  • voyager autant que possible, des week ends en train (pour ne pas se faire les bouchons, les aires d'autoroute, les kilomètres de climatisation...)
  • voir de belles choses pour se laver les yeux, se nourrir l'esprit, 
  • bouger pour se sentir vivant, courir, marcher, nager (si l'eau n'est pas trop froide)
  • trainer aux terrasses : la mienne, celles de Paris, celles d'ailleurs, boire des Spritz, des Mojitos, dire des bêtises et regarder passer les gens
Et c'est parti!






oh! James

James Nachtwey

"En montrant ce qui se passe vraiment sur le terrain, loin des sphères du pouvoir, des photos peuvent couper court aux phrases déshumanisantes confectionnées par des politiciens pour nous éloigner de la réalité.
Le terme "nettoyage ethnique" n'est qu'un euphémisme pour faire croire que les conditions de génocide - attaques contre les populations civiles, enlèvements, meurtres, viols, expulsions - sont décentes. Parler de "bottes sur le terrain est une pure abstraction, comme si envoyer des milliers de jeunes à la guerre perdre bras et jambes, être totalement défigurés, tuer et mourir n'était q'une question de cadence et de chaussures solides. 
L'expression "dommage collatéral" laisse entendre que la mort injustifiée de civils - enfants, personnes âgées, familles - n'a pas plus d'importance quu'n défaut de paiement. Des images nous amènent à voir au-déla de ces discours manipulateurs, servent de référence permanente contre l'hypocrisie et les demi vérités." 
James Nachtwey 

En ce moment à la MEP, une retrospective lui est consacrée, sur deux étages.
Frappante.
Déstabilisante.
Engageante, à me dire que j'aurais du faire un autre métier, plus utile, plus impliquant.

Je me demande comment à 70 ans il supporte encore le monde, ou même juste comment il arrive à dormir la nuit.

Conflit au Rwanda


samedi 7 juillet 2018

Vivre dans les hautes lumières



C'était dans une autre vie,
celle qui précédait les lourdes décisions,
juste après les diplômes obtenus sans forcer
et les premiers romans écrits sans succès.
un de ces moments, qui occupaient sans doute
plusieurs chapitres das un livre si seulement
quelqu'un avait la patience,
et l'envie de l'écrire.
Tu venais d'arriver dans mon désir à la manière d'un voyageur
qui se trompe de quai ;
quelque chose de plus grand que nous-mêmes,
que tu nommais
"le hasard malin comme une signe et beau comme un homme"
nous rapprochait silencieusement, sa main te poussait
vers moi,
je n'y comprenais rien mais j'avais,
à cette époque,
des échardes dans le coeur ; ta bouche
longue, pincée, n'hésitait pas,
telle une épingle, à les retirer une à une
d'un coup sec et violent.
(...)

Les ronces - Cécile Coulon