dimanche 4 juin 2017

Tretar

Chateau de Senant

Tretar (suédois) : La troisième fois que l'on se ressert du café dans la même tasse

extrait de les mots qui nous manquent

Pas la 2ème, pas la 4ème mais la 3ème. C'est très précis.
Est ce que ça marche aussi pour le thé?
Quand j'en suis à ma 3ème mug de thé le matin , c'est qu'il est déjà très tard...

samedi 3 juin 2017

La Nature est un temple....

En Ardèche - en haut du pic

« ici nous n’avons pas le wi-fi, mais nous avons du vin ». 
Ces lieux où l’on continuera à vénérer les substances vitales deviendront des temples dans un futur proche."

Sylvain Tesson – Sur les chemins noirs

jeudi 1 juin 2017

Dormir aux côtés de Raymond

un peu plus vieux encore
La navette pour Nice décolle tôt, du moins la première. Il faut être à 6h à Orly.Je déjeune sur place pour grappiller quelques minutes de sommeil dans mon lit. Inutile de préciser que je monte dans l'avion et que je m'y endors souvent avant le décollage.
La semaine dernière, même scénario. Au détail près que l'enregistrement automatique m'avait collée sur le siège B, celui du milieu.
A gauche un monsieur, à droite un vieux monsieur. Pas un business man. Un vieux monsieur, un peu rondouillet sans plus, des vêtements confortables gentiment froissés, gaiement défraîchis, se moquant de la mode. Un monsieur avec des gestes ralentis, un regard doux et des taches de vieillesse sur les mains.
Un monsieur qui occupe tout l'accoudoir, comme le business man de droite qui lui relit ses slides (de la sécurité informatique des réseaux, ça fait rêver de bon matin)
Je me suis donc endormie, recroquevillée sur mon siège du milieu, sans aucun accoudoir et en rentrant les épaules parce que le monsieur de droite prenait un peu plus que l'accoudoir.
J'ai dormi tout le vol, et je me suis réveillée mon genou contre celui du monsieur de droite. 
Je l'ai trouvé un peu gonflé, après les accoudoirs, de poser sa jambe contre la mienne. Je me suis encore plus repliée, croisant les jambes, me sentant vaguement envahie, mais avec bienveillance.
Il a récupéré ses affaires calmement sans lenteur inefficace, avec des gestes précis qui m'ont rappelé mon fils, celui qui est toujours dernier à être prêt et qui pourtant ne lambine pas. 
J'ai pu l'observer : sa veste un peu déformée, en feutre bleu marine avec un liseré rouge, un pantalon trop large aux jambes pour entourer son ventre, un sac à dos en cuir patiné par le temps, une tête vaguement familière : celle d'un grand-père.
Evidemment je l'ai doublé sur la passerelle, moi pressée, lui ayant tout son temps.

En traversant la salle des bagages, une personne attendait avec une pancarte : "Raymond Depardon".
J'ai soudain été très émue. 
Je me suis arrêtée, retournée, et moi qui était si pressée j'ai attendu de le voir déboucher de la passerelle.
C'était lui, c'était mon voisin de droite.
La journée s'annonçait bien. 

Si j'avais su, je crois que j'aurai laissé mon genou contre le sien.





Au Café de la Paix, #2

sous un ciel tourangeau


Ma voisine du Café de la Paix, habituée du Luxe, ne devait pas avoir beaucoup bivouaqué  ou connaitre Sylvain.
Oui, je sais il y avait longtemps que je n'en ai parlé... 
Pauvres de vous, il vient de sortir un livre, je me repais de ses interviews et vais donc vous en rabattre (les yeux et) les oreilles dans ces billets. 

"Le bivouac est un luxe qui rend difficilement supportables, plus tard les nuits dans les palaces."
Sylvain Tesson – Sur les chemins noirs