dimanche 21 février 2016

Expo photos : en veux tu, en voilà

Henri Salesse - Maison Doisneau 

Le hasard (enfin  pas vraiment) a voulu que ces dernières semaines nous avons cumulé des expos photos, des petites, des grandes, des populaires, des confidentielles...
Toutes intéressantes, même si pas toutes renversantes.
Ca correspond à ma ligne de conduite
se faire du bien,
faire autre chose que travailler
garder les yeux ouverts
se nourrir de belles/nouvelles vues
rester ouvert à ce qui se passe,
voir des choses différentes pour affûter le regard
changer de pointe de vue pour penser autrement

....bref dans la liste de mesures drastiques prises pour retrouver sens, plaisir, enthousiasme au boulot.

Nous avons exploité


Lena Gudd - Maison Doisneau


  • le local : la Maison Doisneau accessible à pied, ouverte le dimanche, gratuite, petite, même les enfants n'ont pas le temps de devenir pénible s'ils n'aiment pas
  • l'érudit  : la fondation Henri Cartier-Bresson, où nous avons rencontré deux personnes de mon boulot que Tom a pris pour un couple, ils le sont, en couple, mais chacun de leur côté normalement. J'ai eu l'impression d'êre un chien dans un jeu de quille. Une fois que je me suis signalée à eux, pour ne pas me sentir "peeping Tom", ils ont déambulé dans l'expo chacun à un bout de la pièce au lieu d'être collés comme ils l'étaient auparavant. Zut, j'ai interrompu un processus, il me semble.
Daido Moriyama - Fondation Cartier
  • le classique : le musée de l'orangerie pour la 1ère partie de "qui a peur des femmes photographes", la 2ème étant au Musée d'Orsay, le temps que je me réveille, elle était terminée
  • le contemporain : la fondation Cartier, en faisant un peu la queue le dimanche après midi pour voir un japonais Couleur et Noir et Blanc, entre descriptif sociétal et inventaire du temps qui passe et un colombien inconnu en France, qui fait de séries, qui finissent par nous lasser à vrai dire






samedi 13 février 2016

Garder les yeux ouverts

Banc public - en France

".... Il y a cette ville invisible, au coeur de la ville. Cette femme qui dort chaque nuit au même endroit, avec son duvet et ses sacs. A même le trottoir. Ces hommes sous des ponts, dans les gares, ces gens allongés sur des cartes ou recroquevillés sur un banc. Un jour, on commence à les voir. dans la rue, dans le métro. Pas seulement ceux qui vont la manche. Ceux qui se cachent. On repère leur démarche, leur veste déformée, leur pull troué. Un jour on s'attache à une silhouette, à une personne, on pose des questions, on essaie de trouver des raisons, des explications. Et puis on compte. Les autres des milliers. Comme le symptôme de notre monde malade. Les choses sont ce qu'elles sont
Mais moi je crois qu'il faut garder les yeux grands ouverts. Pour commencer"
No et moi - Delphine de Vigan 

Garder les yeux ouverts. 
J'aimerai pouvoir les fermer de temps en temps. 
Me reposer de la misère du monde.
Je les vois tous, 
ceux qui traînent,  
ceux qui font semblant de s'occuper,
ceux qui ont du noir sous les ongles,
ceux qui sont tangeants,
ceux qui ont le regard hagard.
Ils me font pleurer parfois le soir, quand je suis fatiguée. Ils me poursuivent quand je suis gelée sur mon scooter et qu'ils sont allongés à même le sol, exposée au monde.

Il y a le jeune black, grand et gros.  Comment peut il être encore gros alors qu'il est la depuis plus de deux ans maintenant? Il a neigé, et il est resté. Il pleut, il ne bouge pas.  Son campement a été déplacé de quelques mètres pour construire un relais électrique.

Il y a la vieille dame de la ligne 3 qui attend au bout du couloir de la station en disant que sa retraite ne lui permet pas de vivre. Elle est propre, digne et ne regarde personne. je lui laisse systématiquement un ticket restau, de la monnaie.
Je donne toujours aux femmes. Parois au hommes aussi. Mais aux femmes toujours.

Il y a celui à qui j'ai tendu une pomme dans le métro, qui s'est fâché. Il n'en a pas voulu. Et pourtant je suis sûre qu'il en avait besoin. Tangeant peut être. Accepter cette pomme aurait acté qu'il était à la rue, aurait définitivement dit qu'il en avait besoin. Ce n'était pas encore possible pour lui. Pas dans sa réalité acceptable. Ou tout simplement l'état de ses dents ne lui permettait pas de manger une pomme.

Il y a cette femme, cinquantaine, avec son fils, que je ne vois plus dans le RER. Je prends moins le RER, mais j'aime à croire qu'elle s'en est sortie et qu'elle n'est plus obligé de faire la manche.

Il y a ce gars de l'usine de Vannes de Michelin. Dans un séminaire de managers, il raconte son parcours " ''ai  4 enfants de 3 femmes différentes... j'ai beaucoup bougé dans ma vie.... j'ai été SDF pendant un an, à dormir où je pouvais". Il lui reste de mauvaises dents, une peau en carton et des joues un peu couperosées. A l'apéro, il boit du coca. 

Il y a...

Il y en trop.
Et certains s'en sortent.


A french exit

One Day - le film

"A French exit; no thank you for having me, no I've had a lovely time. To just walk away, cool and aloof. "
Us - David Nicholls

Il avait écrit One Day que je n'ai pas lu, mais le film avec Anne Hathaway et Jim Sturges est un de ceux que je (re)garde régulièrement. 
J'aime les images, le début dans le petit matin d'Edinburgh, la colline
j'aime l'histoire, 
j'adore les dialogues, 
j'aime les vies, leurs croisements, les désillusions, l'âpreté et la vitalité. 
Oui, c'est un film romantique et dramatique, si proche de la vie parfois que c'en est pénible.

Son dernier roman "Us" raconte un couple qui se délie quand leur fils quitte la maison, leur dernier trip à ravers l'Europe, reconstituant ainsi l'Histoire de ce couple, de cette famille, ce qui ils ont la dedans. On connait la fin dès le début, mais l'écriture si anglo-saxonne est plaisante et drôle. Et encore une fois, c'est la vie qui est là. 

L'idée de la French exit est tentante. Déconcertant aussi comme nos voisins insulaires peuvent nous penser aussi désinvoltes pour ne pas dire mal polis. Et pourtant, je reconnais, nous devons le reconnaitre combien sommes nous à "filer à l'anglaise" parfois. 
La langue est drôle, chacun voit sa sortie du côté de la Manche, et rien à voir avec le Brexit.



Les voeux, c'est quand on veut!


Après la date, est-ce encore possible? Est-ce encore poli? Est-ce qu'il y a encore un sens?
Et bien oui.
J'ai reçu cette semaine un SMS d'un copain du boulot (drôle de concept, et pourtant!) avec une carte de voeux familiale de sa fabrication et cette incantation "les voeux c'est quand on veut".
J'adore, je reprends.

En 2016, mettez vous à l'aise. 
Osez! 
Amusez vous!
Vivez, tout simplement.