lundi 21 mai 2018

Ame sensible s'abstenir #1



"Mon principal problème, c'était le manque de patience, mon incapacité à accepter l'ennui. Je m'éloignais pour chercher quelque chose à lire et oubliais que j'avais abandonné le risotto qui se transformât, du coup en une masse collante, ou bien j'oubliais de retourner les carottes dans leur flaque d'huile er revenais pour découvrir qu'elles étaient carbonisées au fond de leur poêle. Une grande partie de la cuisine, semblait-il, consistait à dorloter, baigner, surveiller, tourner et retourner, et tempérer : exigences que j'associais pour ma part à la petite enfance humaine. Mon autre problème m'a t-on dit, c'était mon insistance à vouloir innover, ce qui constitue, apparemment, un échec en pâtisserie."

Une vie comme les autres - Hanya Yanagihara

J'ai souri, presque ri à ce passage, au milieu de mes larmes. 
J'ai du pleurer les 100 dernières pages du livre. Et a plusieurs autres endroits des 800 et quelques pages que compte ce roman.
Il commence doucement, avec un goût de déjà-vu, avec ces 4 amis qui arrivent à New York pour l'Université et qui n'en sont qu'au début leur jeunesse, avec tous leurs espoirs devant, y compris celui d'être quelqu'un d'autre.
Mais ça change rapidement de direction(s), le récit devient les montagnes russes des émotions. Certains passages sont insoutenables à lire, un critique en a d'ailleurs fustigé "l'inutile violence". Je ne sais pas si c'est inutile, mais c'est extrêmement impliquant, difficile, insupportable. Il m'a fallu, par moment, le poser puis y revenir. 
J'en ai rêvé la nuit, abandonné Netflix et ses séries addictives pendant une semaine, y ai pensé le jour comme à des gens réels que je retrouvais le soir, même.

This is not a "feel good book", mais il est d'un tel réalisme, décrivant l'indispensable et l'intolérable des besoins humains de contact et d'amour, rendant la vie finalement juste précieuse. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire