mercredi 19 décembre 2018

Indian Creek



"Ils ne connaissaient rien à cet endroit. Ils ne savaient rien des skieurs qui faisaient demi tour une fois arrivés au col, ni des nuits à moins quarante où les étoiles sont si nettes qu'on a l'impression de pouvoir les attraper. Ils ne savaient pas qu'il y avait eu quatre pieds de neige durant des mois, que les traces de neige qu'ils voyaient dans les prairies étaient mes pistes hivernales, compactées qui résistaient au soleil. Ils verraient tout ça tel que c'était maintenant, sans savoir par quoi il avait fallu passer pour en arriver là. Cela me semblait injuste. J'avais l'impression d'avoir payé mon dû, et maintenant ces gens-là venaient profiter de ce que j'avais mérité à force d'efforts".

Indian Creek -  Pete Fromm

C'est la fin de l'hivernage, des 9 mois passés à garder des millions d'oeufs de saumon isolé par la neige de toute ville et toute vie sociale. C'est une autre histoire que celle de Sylvain Tesson dans sa cabane en Sibérie. C'est une autre écriture, moins méditative mais plus réaliste. L'homme est plus accessible, moins ténébreux, moins cynique, moins alcoolique (pas du tout en fait). 
Il parle de la vie, de la montagne, de la solitude et de la difficulté de revenir en société, il raconte son chien, ses ballades, la préoccupation d'occuper ses journées.
Il donne envie d'essayer, il est attachant.

Pete Fromm, bel homme - ce qui ne gâche rien -  a écrit d'autres livres, dont "lucy in the sky" lu cet été, dont j'ai déjà parlé. Et d'autres quand je regarde sa bio. Je cours chez mon libraire.
Hautement recommandable, sous votre sapin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire