mercredi 9 novembre 2016

Les suivants, c'est nous.

En gare, en France - octobre 2016

"On croyait que l'Histoire était finie. (...) L'URSS avait disparu, les Russes désarmaient leurs ogives, les migrations allaient créer une diversité heureuse, les frontières s'effaçaient, le monde allait faire ce à quoi les Américains aspiraient: des affaires!".
ainsi écrivait Sylvain Tesson dans sa chronique mensuelle dans Lire de novembre.

Avant ce black tuesday, november the 8th, 2016.

Le Brexit, personne n'y a cru. Même pas les marchés (c'est dire!). Et pourtant, UK s'est détachée. Son âme insulaire l'a emporté, sa City surtout, avec sa grande lessiveuse l'air de rien. Mais nous les anglais on les aimait bien, on les comptait européens malgré eux et malgré leur Livre Sterling.

Trump non plus on n'y croyait pas. Lui non plus apparemment. Et pourtant il est là.

Signe de repli sur soi, à l'image de ces murs qui poussent partout y compris en Europe, le long de la Hongrie, le long de la Turquie, alors qu'il y a 30 ans on faisait tomber celui de Berlin.
A l'heure où l'on fait passer des câbles hautes performances en Arctique pour accélérer les connexions avec l'Asie afin de faciliter les transactions financières, on se boucle les frontières. 
Le digital ouvre, le réel se ferme.
C'est la mondialisation virtuelle. 
C'est l'absence de contacts, de rencontre, de chaleur, de liens tactiles : pas la tablette, la peau. 
C'est l'absence d'intelligence collective, c'est l'absence "de l'union fait la force".
C'est le retour en arrière, une belle régression. C'est le contraire de l'évolution.

Nous sommes les prochains aux urnes.
Nous sommes les prochains à avoir à faire un choix. 
Nous serons les prochains, comme les Américains, à devoir se prononcer entre une élite oligarchique qui entretient un système qu'on connait par coeur (que ce soit la droite ou la gauche d'ailleurs), et la promesse d'un changement radical, décalé, d'autant plus qu'ils n'ont jamais gouverné, n'ont jamais été vraiment en capacité d'avoir des choix à faire,  au délà de municipalités de taille modeste somme toute.
Marine Présidente n'a jamais si proche. 
Une BD aujourd'hui. Une réalité demain.

En France, nous n'élirons pas une Présidente FN.
Les Americians ne peuvent pas élire un Président raciste, misogyne et grossier.
Les Anglais ne peuvent pas se passer de l'Europe.

"Ils ne croyaient pas que c'était possible, et pourtant ils l'ont fait." Mark Twain 
Ca marche dans les deux sens.
Méfions-nous. Nous sommes les suivants.




1 commentaire:

  1. Vu de ma fenêtre, je vois cet événement comme ça : http://missa-sine-nomine.blogspot.fr/2016/11/vu-de-ma-fenetre.html
    Curieusement, il y a des points communs...

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