Un dimanche matin à Massy

10 jours avant Massy

Il n'est même pas 11h.
C'est le dimanche de la fin des vacances.
Il pleut des cordes, les essuie-glaces font se bruit déprimant, qui va si bien avec la zone d'activité dans laquelle je dois circuler, tourner, sans me perdre.
Je n'ai pas eu le temps de finir ma théière, ni de trainer longtemps à la table de petit déjeuner en feuilletant Lire Magazine, ou les inrocks ou le si énervant nouveau "ebdo".
La loose. Un dimanche pas comme je l'avais prévu.
A Massy, sur la zone d'activité industrielle...

Dans une salle d'escalade!
Moi dans une salle d'escale un dimanche matin, avant 11h.
Moi qui ai le vertige quand je monte sur une chaise.
Moi qui ai été évacuée du parcours kid à l'Accrobranche
Moi qui n'enchaine que 10 pompes de suite.

Il faut préciser que je me suis trouvée un coin pour m'installer, que j'ai transvasé ce qui restait de ma théière dans ma thermos, que mon iPhone fait connexion Wifi, et quand je lève les yeux de mon écran j'ai un spectacle pas dégueu de sportifs plus ou moins jeunes, mais surtout joliment musclés.
Les utilisateurs de salle d'escalade de grande banlieue du dimanche matin sont plutôt masculins, plutôt jeunes (il y a  quelques pères de familles, et ce ne sont pas des amateurs de bières je peux vous le dire). Les plus hardis, ou narcissiques ont enlevé leur T-shirt. Il y a des bandes de jeunes, que des gars, filiformes, lookés très sportifs, ils semblent sortis tout droit de Chamonix ou des Hautes Alpes (j'avais les mêmes au lycée avec moi). On se croiraient dans un jeu des 7 erreurs avec des égarés hors de leur biotope, comme des animaux sauvages qu'on aurait lâché en ville.

L'heure avançant des familles arrivent, des femmes et des maris moins fit. Midi approchant, on voit des chairs plus molles, du flasque sous les bras, des popotins plus imposants, et des enfants braillards.

Tout ça parce que la nièce de mon iMari est à Paris ce week end pour les championnats de France d'escalade, qu'elle ne s'est pas qualifié pour la finale de ce dimanche et qu'elle a proposé à ses cousins d'aller grimper.
Que les trois revenus de leur ski, de leur snow board, de la neige étaient ravis de changer d'activité (et de repousser le moment de faire les devoirs) pour essayer ce nouveau lieu qui avait l'air très cool sur le papier (enfin à l'écran).
Qu'on a dit oui avant de vérifier qu'il fallait tout de même un adulte pour accompagner des enfants mineurs dans un tel endroit.
Et c'est moi qui m'y suis collée, parce que j'ai le dos coincé, que je ne peux pas aller courir et que glander à la maison ou à la salle d'escalade, fusse-t-elle à Massy, ça revenait à peu près au même.
Les dieux du stade en moins.