jeudi 2 novembre 2017

Once again : "Moi, j'y vais"

Le Sud des Hautes Alpes

J'ai croisé plusieurs "instants", ces derniers temps. Les choses qui nous échappent et qui se font malgré tout, parfois malgré nous. Malgré moi, surtout
Je suis coutumière de ces faits qui m'échappent.
Ca me déculpabilise je crois, de lire que cela ne m'arrive pas qu'à moi, que ce qui doit arriver arrive, même quand c'est moi qui suit aux manettes.

"Quand il l'embrassa, ce fut sans préméditation aucune. Cela n'arriva pas parce qu'il s'était trop rapproché d'elle, ou avait glissé un bras autour de sa taille. Cela évoqua plutôt la descente en piqué d'un puffin dans la houle, une attraction magnétique, comme si la gravité, en même temps qu'elle le précipitait  contre la jeune fille, attirait vers lui son visage".
Sans oublier la baleine - John Ironmonger

"Petit fils d’horlogier, il en appelle à la clémence du dieu qui décide du point de non retour sur l’axe du temps. La seconde où la flèche quitte l’arc, l’instant où l’orgasme devient inexorable, le moment où le poète devient la proie de l’inspiration."
La vaine attente – Nadeem Aslam

Le moment où je me lève et je dis "moi j'y vais".
Ca m'est arrivé dans un dîner il y a quelques années. Je l'ai raconté ici. Mes hôtes m'en parlent encore, lui ne me l'a pas vraiment pardonné (et je n'ai plus été invitée).
Ca m'est de nouveau arrivé. Il y a quelques jours. 
Pas dans un dîner. Dans une de mes réunions hebdomadaires avec mes chers associés.
Je n'aime pas les joutes verbales.
Je suis sous-équipée pour les concours de bites.
Je suis concise dans mon expression, presque chirurgicale
J'ai horreur de me répéter.
A la 4ème fois où ce jour-là je me suis faite couper la parole, j'ai fermé mon iMac et je me suis levée en disant "moi, j'y vais".
Once again. 
C'est la gravité, l'instant, le moment...
Je me suis (encore) vue debout. Puis retrouvée dehors de la salle de réunion.

bon, ben moi j'y vais...


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